Week-end pluvieux. C’était pas le top la pluie, maintenant qu’on était arrivé aux beaux jours. Ca faisait un peu tâche sur le décor, mais bon, on y pouvait rien.
Nous étions samedi après-midi et je marchais en direction de la Bibliothèque et cette fois-ci, ce n’était pas pour étudier mais plutôt pour honorer mon pari qui consistait à allumer un magnifique feu d’artifice au milieu des livres.
Comment c’est venu ? Le mieux c’est de faire un petit retour en arrière.

*Flash Back*

Nous étions vendredi soir. J’étais assis tranquillement sur mon fauteuil favori à l’intérieur de ma salle commune. Je n’avais pas grand-chose à faire mis à part lire un bouquin que j’avais emprunté quelques temps auparavant à la Bibliothèque. Mon temps d’emprunt commençait à s’écouler et je n’avais toujours pas commencé.
Rien n’aurait pu me faire lever le nez jusqu’à l’arrivée de mes amis (les vrais, pas les pécores qui se considéraient comme tel).
Nous n’avions pas vraiment grand-chose à faire, surtout qu’il pleuvait des cordes et que nous n’avions pas très envie de sortir en dehors de la salle commune. Je pensais réellement que j’allais lire toute la soirée jusqu’à ce que l’un d’entre eux propose le jeu du « cap ou pas cap ». Etant donné que nous n’avions rien de mieux à faire, nous acceptions. Les idées fusaient, tous aussi débiles les unes que les autres. Lorsqu’on était Cap, il fallait le faire. Logique.
Il était bientôt 22h lorsque revint mon tour. Ils se consultèrent pendant plus de dix minutes lorsque leurs yeux se posèrent sur le bouquin que j’avais emprunté.

« Cap ou pas cap d’allumer un feu d’artifice à la Bibliothèque ? »

Je mis un petit temps avant de comprendre ce qu’ils me demandaient jusqu’à…

« Maintenant ? »

« Non, pas maintenant. Demain ? Quand il y aura Pince. »

« Cap ! »

*Fin Flash Back*

Qu’est-ce que j’avais pas dit là… J’étais obligé d’honorer mon serment (façon de causer).
J’avais réussi à faire en sorte à ce qu’ils ne viennent pas avec moi. Mais je savais qu’ils n’étaient pas très loin. C’était obligé d’ailleurs. Pour rien au mode ils n’auraient souhaité louper un truc comme ça. Franchement, si j’avais été à leur place, j’aurais fait la même ! J’aurais suivi le guignol qui devait le faire et admiré le spectacle.
J’entrais dans la Bibliothèque et passais devant Mrs Pince. Je lui rendis son livre (que je n’avais pas fini) qu’elle enregistra. Après un bref signe de tête, je pénétrais dans la Bibliothèque et m’enfonçais parmi les étagères.

Week end pluvieux, impossible de sortir du château sous risque d'être assommé par la violence de la pluie ... Oui oui, c'était possible. Ça m'était déjà arrivé ...

Bien évidemment, un week end comme ça, la salle commune était blindée et beaucoup trop bruyante pour mes pauvres petites oreilles. Le bon plan dans ces cas là, aller à la bibliothèque pour avoir un peu de calme. Je crois bien que c'est le seul endroit dans le château où le calme règne.

J'étais donc dans les rayons un peu plus "nature" pour trouver un beau paysage à dessiner, car c'était pas le parc de Poudlard qui me le permettait aujourd'hui. Oui, j'aurai pu dessiner un paysage sous la pluie comme je l'avais déjà fait auparavant, mais la pluie était tellement forte que l'on ne pouvait plus rien distinguer à l'extérieur.

Chose étonnante, je ne m'attendais pas du tout à voir Scorpius débarqué, l'air agité.

- Salut Scorpius ! Dis-je avec un sourire
- Oh, Hugo ! Ça va ?
- Bien bien ... T'as l'air agité, il se passe quelque chose ?

Il eu l'air de vouloir répondre mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il semblait réfléchir à quoi me dire ou non.

Il se rapprocha de moi et me dis tout bas
- Je dois faire un feu d'artifice ici ... Faire cramer les bouquins ...

J'ouvris les yeux grands comme des soucoupes avec un sourire
- Je t'aide !!

Je me surpris moi même à dire ça, mais la folie me prenait et je me disais que ça pourrai être drôle.
On se mit un peu plus loin, à l'abri des regards et je vis Scorpius sortir un truc de sa poche, et une fois agrandis, je vis que c'était une caisse pleine de feu d'artifice.
Un nouveau sourire apparu sur mes lèvres, j'étais impatient. Inconscient même peut être. Surement.

Des étincelles au bout de nos baguettes, un crépitement bruyant dans la boite de bois, une gros tremblement alors que tout s'allume et une explosion.
Les fusées partent dans tous les sens, bruyamment, explosant contre les étagères, les faisant tomber pour la plupart, et un cri !

Je continuais de marcher parmi les étagères jusqu’à ce que :

- Salut Scorpius !

Je m’arrêtais un instant me demandant si j’entendais des voix. Bon sang, il fallait que j’arrête de stresser comme ça ! Pince n’avait aucune chance de savoir que j’allais mettre le feu dans sa Bibliothèque. N’empêche que je flippais un peu. Bah en même temps qui ne le serait pas ? J’étais peut-être près à faire n’importe quoi, mais je flippais quand même.
Je me retournais pour voir le jeune Hugo assis à une table.

« Oh, Hugo ! Ca va ? »

C’était clair qu’il y avait plus intelligent comme truc mais bon.

- Bien bien … T’as l’air agité, il se passe quelque chose ?

J’ouvris la bouche pour répondre, mais aucun son ne sortit de ma bouche. Un peu plus et j’allais crier ça haut et fort. C’était clair qu’on allait m’entendre et aussi sec m’envoyer dans le bureau de MacGonagall. Ce n’était pas vraiment le but recherché.
Je soupirais et m’approchais de lui avant de murmurer :

« Je dois faire un feu d’artifice ici… Faire cramer les bouquins… »

Hugo me regarda avec de grands yeux ronds. Je m’apprêtais à répliquer que c’était à cause d’un pari. Je ne sais pas pourquoi je voulais me justifier à ce point.

- Je t’aide !!

Pardon ?

Je regardais Hugo l’air vraiment surpris. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il me propose son aide.
Je ne pus m’empêcher de sourire. J’opinais du chef acceptant volontiers son aide. J’embarquais Hugo un peu plus loin dans la Bibliothèque. Nous trouvâmes une table. Je sortis une mini boite de ma poche et la posais sur la table.

« Amplificatum » murmurais-je.

La boite reprit sa taille initiale. Je retirais le couvercle que je posais à côté. La boite était pleine de feu d’artifice.
Avec Hugo nous prîmes le temps de tout installer tranquillement, réglant les feux d’artifice.
Lorsque nous fûmes près, nous allumâmes les ficelles d’un coup de baguettes. Par précaution, je reculais. J’attrapais Hugo par le bras, le forçant à faire de même. Non parce que ça risquait de nous péter à la figure si on s’y prenait mal.
Quelques secondes à peine, s’écoulèrent lorsque les fusées filèrent à toute allure dans la Bibliothèque, explosant lorsqu’elles arrivèrent à destination. Un hurlement se fit entendre dans toute la pièce. Les étagères tremblaient et tombaient, embarquant les autres qui se trouvaient à proximité.

« QUI A OSE ?! » hurlait une voix de plus en plus proche.

« Et merde ! »

J’attrapais Hugo et l’embarquais avec moi à travers les passages étroits qui séparaient les étagères des fenêtres. Si Pince nous trouvait, c’était la loose !

« Que le coupable se dénonce ! »

« Compte là-dessus ! » fis-je en regardant Hugo. Il ne manquait plus que ça. Comme si j’allais me dénoncer.

- QUI A OSE ?! hurlait une voix que je reconnaissais étant celle de Mrs Pince.

- Et merde ! Lâcha Scorpius en m'attrapant par le bras et m'entrainant à travers les petits espaces entre les fenêtres et les étagères qui étaient maintenant pour la plupart étalées sur le sol.

- Que le coupable se dénonce ! Continuais Pince

- Compte là-dessus ! Dit Scorpius en me regardant.

Je pensais qu'on allait pouvoir s'échapper mais mes espoirs furent réduis à néant quand on se retrouva face à un mur ... Merde, merde, merde ...

La voix criarde de Pince résonnait de plus en plus fort derrière nous. Et moi je commençais sérieusement à flipper ... On avait bousillé la bibliothèque et soit on allait mourir des mains de Pince, soit on allait se faire expulser ...

Nan pas ça, je veux pas être expulser ... s'il le faut je supplirai Pince de me tuer avant ...
- VOUS ?!!

Elle était là, face à nous, rouge de rage... Il n'y avait aucun doute qu'elle savait que c'était nous vu les têtes qu'on tirait ... Mais il fallait avouer qu'elle faisait vraiment peur à ce moment précis et je déglutissais péniblement.
Je n'osais pas tourner la tête pour voir comment réagissait Scorpius, mais je pensais bien qu'il ne devait pas être plus à l'aise de moi. Surtout que personnellement, je me décomposais sur place, de plus en plus alors qu'elle nous hurlait dessus

- Non mais comment avez vous osé faire ça ?!! Détruire une bibliothèque vieille de plusieurs siècles ! De Millénaires même !! Vous allez le regretter ! C'est moi qui vous le dit !! Vous allez voir espèce de canailles irrespectueuses !!

Un BOOM retentit alors, nous faisant tous trois sursauter. Pince se retourna et on pu voir la dernière étagère encore debout tomber sur le sol créant un nuage de poussière.
Pince vrilla de nouveau son regard vers nous, mais son expression avait changé. Elle semblait sur le point de fondre en larme.

Elle parla d'une voix faible et brisée
- Je savais que ça arriverai ... Je n'en peux plus ... Trop c'est trop ... J'arrête tout ...

Elle arracha l'insigne de Poudlard qui était sur sa robe de sorcier et le jeta par terre en tournant les talons, se dirigeant vers la sortie.
La porte s'ouvrit alors, laissant passer une Minerva McGonagall essouflée

- Mais Qu'est-ce ...

Elle se figea devant le désastre qui s'étendait devant elle
- Je suis désolée Minerva, mais je n'en peux plus de ses ingrats, je prends ma retraite !
- Qui a fait ça ?!

Pince ne répondit pas mais elle tendit son doigt vers nous.
Et à ce moment, je sus que plus rien n'irait bien maintenant ...

Je continuais de marcher tout droit. Il devait bien y avoir un moyen de s’échapper d’ici sans tomber nez à nez avec la vieille chouette, non ?
Toujours en entrainant Hugo avec moi, nous passions entre les étagères et les fenêtres à grand allure jusqu’à ce qu’on se retrouve nez à nez avec un mur. Un cul de sac.

« Et merde ! » jurais-je.

C’était le seul mot qualifié qui me venait en tête pour décrire la situation présente. Nous étions en plein dedans et c’était le cas de le dire.
La voix de Pince qui continuait à hurler se faisait de plus en plus audible. Quelque chose me disait que nous allions avoir un sacré sermon d’ici quelques secondes.
Je regardais Hugo qui ne savait plus du tout où se mettre. Quelle idée j’avais eu de le laisser m’aider. J’aurais du refuser net et me débrouiller tout seul. Si on s’en sortait sans trop de dégât, je jure qu’à l’avenir si je devais faire une connerie, je ne dirais rien à personne et ferais semblant de rien.

- VOUS ?!!

Nous ?
Je levais la tête pour découvrir la Bibliothécaire rouge de colère. Et pas qu’un peu. Je me mis à la comparer avec la couleur des tomates du potager d’Hagrid. Un peu plus et elle irait parfaitement dans le décor.

- Non mais comment avez-vous osé faire ça ?!! Détruire une bibliothèque vieille de plusieurs siècles ! Des Millénaires même !! Vous allez le regretter ! C’est moi qui vous le dit !! Vous allez voir espèce de canailles irrespectueuses !!

Et beh… Ca c’était de l’insulte ! Je pouvais aisément constater que le dictionnaire de l’époque n’était pas aussi enrichi que maintenant. Enfin, il valait mieux que je ferme ma bouche, c’était fortement conseiller.
Une nouvelle explosion retentit. Je ne pus m’empêcher de sursauter tandis que mon cœur manqua un battement. Même plusieurs étant donné comment il cognait maintenant. D’un même geste nous regardâmes la dernière étagère encore debout rejoindre ses copines tout en soulevant un nuage de poussière. Se serait une bonne occasion de faire le ménage.
Pince regarda de nouveau vers nous. Son visage était passé de la colère à une immense tristesse. Nous avions peut-être poussé le bouchon un peu trop loin… Enfin, J’avais poussé le bouchon trop loin. Quelle idée aussi de relever le pari… Si j’étais viré, je jurais intérieurement que Gabriel, David et Jake (ceux qui m’avaient donné mon gage) ne s’en sortiraient pas vivants. Ni l’un, ni l’autre. Aucun des trois.

- Je savais que ça arriverai … Je n’en peux plus … Trop c’est trop… J’arrête tout…

Houla… Elle était sérieuse là ? Ou elle voulait nous faire culpabiliser à mort en prenant son air de chien battu ?
Apparemment non car elle arracha son insigne qu’elle jeta à terre. Je la regardais s’éloigner les yeux ronds. On était mort…
Alors qu’elle arrivait vers la sortie, McGonagall arriva à bout de souffle, apparemment alerté par les explosions, elle avait du traverser tout le château pour arriver jusqu’ici. Cette fois-ci, Hugo et moi, nous étions cuits…

- Mais qu’est-ce… commença-t-elle.

J’étais incapable de bouger. J’aurais pu me casser en courant ou me planquer quelque part, mais j’étais tout bonnement cloué sur place. Hugo aussi apparemment et ça depuis un petit moment maintenant.

- Je suis désolée Minerva, mais je n’en peux plus de ses ingrats, je prends ma retraite !

Ah ! Enfin une bonne nouvelle ! Elle aurait pu s’y prendre plus tôt, ça lui aurait évité un tel désastre.

- Qui a fait ça ?!

Pince pointa sur nous son doigt noueux. McGonagall leva les yeux vers nous et nous dévisagea un moment. Je me sentis pâlir. Là pour le coup, on était dans la mouise.
La directrice s’avançait vers nous à grand pas et se planta devant nous. Ses mains étaient crispées, comme si elle se retenait de nous en mettre une à tous les deux.

« Venant de votre part, Malfoy, ça ne m’étonne pas ; mais vous… » fit-elle en regardant Hugo.

Ca c’était clair qu’il y avait de quoi être choqué qu’Hugo soit de la partie. Même moi ça m’avait choqué quand il avait déclaré vouloir m’aider.
La franchement, j’étais mal. A la base, Hugo n’avait rien à voir avec toute cette histoire…

« Professeur, je… »

« TAISEZ VOUS ! »

Ca c’était fait. Aussi, j’obéis. Ca valait mieux pour mon matricule.

« Tous les deux… Dans mon bureau. »

Elle tourna les talons et se mit à marcher d’un pas raide. Je regardais Hugo puis je me mis à la suivre, suivis d’Hugo.

Mon cœur battait à tout rompre, je le sentais vraiment, vraiment mal au fur et a mesure que la directrice, et ma directrice de maison s'approchait de nous.

- Venant de votre part, Malfoy, ça ne m’étonne pas ; mais vous…

Elle me regardait en disant ça et je ne pu que baisser les yeux. C'est vrai qu'on avait été trop loin ... Beaucoup trop loin. D'un côté, j'étais content que Pince parte mais d'un autre côté je m'en voulais car j'allais poser des problèmes et mes parents, et rien de mieux que faire ça pour salir son nom et sa "réputation" ...
Scorpius tenta de dire quelque chose, sans succes ...

- Professeur, je…

- TAISEZ VOUS !

Il referma la bouche aussi vite qu'il l'avait ouvert et ne dit plus rien ...

- Tous les deux… Dans mon bureau.

Elle tourna les talons et se dirigea vers la porte, enjambant des morceaux d'étagères.
Nous la suivîmes et jamais je n'avais eu l'impression que traverser le château était si long.
Le silence qui nous entourait était lourd et seuls nos pas résonnaient dans les grands couloirs. A nous voir, je pense qu'on aurait dit des condamnés à mort qui marchaient vers échafaud... C'était long, et lourd et j'entendais mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine ...

On la suivit dans les escaliers de la gargouille puis dans son bureau.
Elle ne nous invita pas à nous assoir alors on restait debout, la tête basse devant son bureau, et elle, debout, derrière son bureau, le corps tendu, le visage crispé, les mains à plat sur le bureau.

- Vraiment, Monsieur Weasley, je suis vraiment déçue de votre attitude, je ne vous pensez pas capable d'une chose pareille. Pour vous deux, il va de soit que vos parents seront prévenus. Vous écopez tout deux de 3 mois de retenues, 4 soirs par semaines, pendant lesquels vous nettoierez la bibliothèque de fond en comble pour la remettre en état. Bien évidement, vous n'utilisez pas de magie et les livres qui auront brûlés devront être remplacer, à vous de vous débrouillez.

Forcément, on allait pas répliquer ... On l'avait largement mérité ...

- Si vous avez quelque chose à dire, dites le maintenant.

Je relevais la tête, toujours honteux et je dis d'une voix basse.
- Je m'excuse Professeur ... On ne voulait pas tout détruire comme ça ... C'était vraiment méchant et irrespectueux ... On fera en sorte que tout soit de nouveau comme avant ...

Elle hocha simplement la tête, surement contente intérieurement que je dise ça, ça prouvais que les élèves de sa maison n'étaient pas totalement fous ou méchants ... Elle tourna ensuite la tête vers Scorpius, je fis de même.

Une fois dans son bureau, Hugo et moi dûmes rester debout. Elle ne nous invita pas à nous asseoir. En même temps… C’était compréhensible étant donné la méga connerie qu’on venait de faire.
MacGonagall s’était placée derrière son bureau. Elle était toujours aussi crispée. On était mort… Nous allions rejoindre les fantômes du château, à tous les coups ! Si beau, si jeune… Du gâchis quoi !

- Vraiment, Monsieur Weasley, je suis vraiment déçue de votre attitude, je ne vous pensais pas capable d’une chose pareille. Pour vous deux, il va de soit que vos parents seront prévenus. Vous écopez tout deux de 3 mois de retenues, 4 soirs par semaines, pendant lesquels vous nettoierez la bibliothèque de fond en comble pour la remettre en état. Bien évidemment, vous n’utiliserez pas de magie et les livres qui auront brûlés devront être remplacé, à vous de vous débrouillez.

C’était tout ? Et moi qui m’attendais à mourir dans la seconde qui suivait… Bon, certes, je n’étais pas spécialement heureux de devoir passer les trois prochains mois en colle pour remettre cette Bibliothèque en ordre. Surtout qu’il n’y avait plus aucune Bibliothécaire pour vérifier… Enfin l’avantage, c’était qu’on allait mettre le tout à la va-vite et une fois que ce sera fini, merci et au revoir.
Bon, restait le problème des parents. J’allais en prendre pour mon grade et un truc de bien, ca c’était clair et net. Mon père allait piquer la crise du ciel et ma mère allait s’asseoir sur un fauteuil tout en se demandant si elle avait bien compris ce qu’on venait de lui annoncer. Si MacGonagall ne me tuait pas de ses propres mains, mon père allait s’en charger volontiers. Enfin bon…

- Si vous avez quelque chose à dire, dites le maintenant.

Hugo pris la parole en premier. Le pauvre, de nous deux c’était lui qui avait le plus le moral dans les chaussettes.

- Je m’excuse Professeur … On ne voulait pas tout détruire comme ça … C’était vraiment méchant et irrespectueux … On fera en sorte que tout soit de nouveau comme avant …

Avec la poussière en moins, faillis-je ajouter. Mais il valait mieux pour moi que je ferme ma bouche.
D’un coup, je sentis leurs deux regards posés sur moi. Je regardais la directrice et me retins de soupirer.

« Je m’excuse également. Mais j’veux que vous sachiez qu’à la base, Hugo n’y était pour rien. C’était mon idée. »

C’était à moitié vrai après tout. Bon, je pouvais aussi dénoncer Jake, Gabriel et David de m’avoir balancé ce foutue gage, mais j’avais accepté, donc la faute était aussi la mienne. Et puis, je n’étais pas du genre à être une balance non plus.
MacGonagall me jugea pendant quelques secondes avant de lâcher :

« Quelque part, votre intervention va servir à quelque chose. Mrs Pince avait déclaré vouloir prendre sa retraite d’ici un an ou deux. Je cherchais donc quelqu’un pour la remplacer. C’est avec plaisir que je vais également écrire à Mrs Malfoy pour lui annoncer qu’elle pourra commencer dès aujourd’hui. »

J’ouvris la bouche sans qu’aucun son ne sorte de ma bouche. Mrs Malfoy… Ma mère ? Ma mère allait être Bibliothécaire ? Depuis quand ? Elle ne m’en avait jamais parlé.

« Quoi ? » m’étranglais-je.

« Vous avez très bien entendu, M. Malfoy. »

Sadique !

- Je m’excuse également. Mais j’veux que vous sachiez qu’à la base, Hugo n’y était pour rien. C’était mon idée.

Je fis un léger et discret sourire car, même si c'était inutile pour mon cas, c'était gentil de sa part de le dire.

- Quelque part, votre intervention va servir à quelque chose. Mrs Pince avait déclaré vouloir prendre sa retraite d’ici un an ou deux. Je cherchais donc quelqu’un pour la remplacer. C’est avec plaisir que je vais également écrire à Mrs Malfoy pour lui annoncer qu’elle pourra commencer dès aujourd’hui.

Je restais bouche bée après cette révélation, la mère de Scorpius qui va venir travailler ici ?! O.o c'était ... Whoa ... Je compris que Scorpius avait réagit comme moi lorsqu'il lâcha

- Quoi ?

- Vous avez très bien entendu, M. Malfoy.

Eh bah ... Le pauvre Scorpius, il va avoir sa mère sur le dos ... Elle ne va peut être pas trop l'engueuler si il lui permet d'avoir un job ... Enfin, ça, ça reste à prouver ...

En tout cas, j'aimerai pas être à sa place ...

La principale nous autorisa à ressortir de son bureau, le temps qu'elle prévienne nos parents, et nous prévenant de ne pas partir trop loin car ils devraient rappliquer assez rapidement. Je sentais aussi que ça serait le cas, vu comme ma mère est une flippée de la vie ...

On obéit donc, restant dans le couloir du bureau.
- On aurait pu avoir pire comme punition quand même ... sauf toi, avec ta mère qui va venir ici, ça risque de pas être super ...

MacGonagall ne dit rien d’autre sur le sujet. Par contre, moi dans ma tête, c’était la folie. Je n’arrivais pas à y croire. Ma mère allait travailler ici… A la bibliothèque en plus ! L’endroit que je venais de saccager. J’étais dans la mouise jusqu’au cou ! J’allais mourir ! Elle allait me tuer !
Je ne savais vraiment pas quoi dire à la Directrice. C’était… non, j’avais rêvé, c’était impossible ! Ma mère s’était toujours contenter de jour à la dame au foyer, comme toutes les Malfoy… Quoi que ma mère avait l’esprit révolutionnaire parfois. A la maison, c’était toujours elle qui criait le plus fort quand il y avait une dispute avec le paternel.

Hugo et moi fûmes autorisés à sortir cependant, nous ne pouvions guère aller trop loin car nos parents allaient débarquer d’une minute à l’autre.
Nous restâmes donc dans le couloir face à la gargouille qui gardait l’escalier. J’étais toujours aussi abasourdi. C’était à croire que je venais de me manger un parpaing en plein dans la face.

- On aurait pu avoir pire comme punition quand même … sauf toi, avec ta mère qui va venir ici, ça risque de pas être super …

Je tournais la tête vers Hugo.

« Pas super ?! Elle va me tuer ! J’ai signé ma dernière heure ! »

Hugo n’avait pas idée de ce qu’était la colère Malfoy. Quoi que je ne connaissais pas celle des Weasley… Mais je craignais fort que celle de chez moi soit pire. Si seulement nous pouvions faire marche arrière jusqu’à la veille… Je n’aurais pas accepté ce foutu pari ! Et si, en plus de ça, j’avais su que ma mère comptait travailler ici…
Tout n’était qu’une série de « si » mais franchement, c’était trop tard. Il allait falloir que j’affronte tout ça, et comme un homme !

« Enfin d’un côté, t’as p’t’être raison sur un point… On aurait pu avoir pire comme punition… »

On aurait pu être renvoyé ! Et si ça avait été le cas, autant que j’aille creuser ma tombe tout de suite !

- Pas super ?! Elle va me tuer ! J’ai signé ma dernière heure !

Eh bah ... s'il dit ça, ça ne doit pas être pour rien ... J'avais entendu que son grand père était connu pour ses colères vraiment violente ... j'espérais pour Scorpius que son père n'était pas aussi violent que le sien ...

- Enfin d’un côté, t’as p’t’être raison sur un point… On aurait pu avoir pire comme punition…

Eh oui, le renvoi aurait été bien pire je crois ! Et puis, ça aurait voulu dire que mes parents auraient du me faire cours ... Or, mon père n'était pas une lumière et ma mère ... Disons qu'il ne fallait mieux pas la lancer sur ce terrain là au risque de ne jamais en ressortir ...

J'allais recommencer à parler lorsque la porte derrière nous s'ouvrit d'elle même. Enfin, je supposais que c'était la directrice qui l'avait faite s'ouvrir...
Je regardais Scorpius et d'un regard, on se décida à entrer.

Là, devant le bureau de Mc Gonagall, se trouvaient mes parents ainsi qu'un homme blond, réplique parfaite de Scorpius et une femme blonde et grande. Je n'eus pas de mal à comprendre qu'ils étaient Draco et Astoria Malfoy, les parents de mon camarade ...

- HUGO !! Je suis tellement déçue de ton attitude ! Qu'est-ce qu'il t'a pris de faire ça ?!!
- Je suis désolé Maman ...
- Désolé ?!! Tu as fait brulé la bibliothèque !!!!
- 'Mione calme toi ...
- Ronald ! Ne me dit pas de me calmer ! Et toi jeune homme, ne pense surtout pas t'en tirer si facilement !

Je baissais la tête ... Ma mère saurait toujours me faire honte, alors que les parents de Scorpius ne disaient rien, les miens se donnaient en spectacle ... c'était toujours comme ça avec eux ...

Je vis Hugo ouvrir la bouche pour me répondre, mais il n’en eut guère le temps car MacGonagall ouvrit la porte. D’un même mouvement de tête, nous nous tournâmes vers elle. Quelque chose me disait que nos parents étaient arrivés. En plus de ça, ils étaient rapide… la chance !
Je soupirais et me décidais à entrer dans le bureau en compagnie d’Hugo. Il y avait bien les parents. Pas un seul ne manquait à l’appel… Les miens, bien évidemment, et ceux d’Hugo. C’était la première fois que je les voyais. Son père était le typique Weasley qu’on m’avait décrit. Maintenant, je savais de qui Rose tenait sa chevelure. Par contre, leur mère avait les cheveux châtains. D’ailleurs, à peine eut-elle vu son fils qu’elle se mit à « criser » ! Je faillis me mettre à sourire mais je me retins. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus convenant. Et puis, ils auraient pu mal interpréter mon sourire donc bon…

Je reportais mon attention sur mes parents qui me fixaient silencieusement. J’ignorais ce qui était le pire : les entendre crier ou bien supporter leur mutisme. Le silence était parfois pire. J’avais souvent attendu une réaction extrême de leur part, et je l’attendais encore.
Cependant, le fait que mon père ait voulu agir ne m’échappa pas. Ni le fait d’ailleurs que ma mère le retenait. Cette dernière me lançait un regard noir. En fait, ils me balançaient tous les deux un regard noir. Un d’entre eux qui voulait m’en coller une. L’autre qui me promettait de souffrir une fois qu’il n’y aurait plus qu’elle et moi. Mais ils ne dirent rien. Comme toujours lorsque nous étions en publique. Comme à chaque fois, ma mère entraina mon père vers la sortie. Ils s’étaient présentés, rien ne les obligeait à rester plus longtemps. MacGonagall avait déjà du leur expliquer ce qui s’était passé.

- Ne te crois pas sauvé Scorpius, on règlera ça plus tard.

Plus tard… Toujours plus tard… le nombre de fois où je l’avais entendu celle là.
Je ne répondis rien. Ca ne servait à rien. Je n’adressais même pas un signe de tête. Rien. Je restais droit, comme toujours. Mon visage n’exprimait rien. Mes yeux, je me le demandais.
J’attendais. Comme toujours.