Se promener dans les airs, c’était bien plus cool que de marcher. Quand j’étais en l’air, assis sur mon balai, j’avais l’impression d’être libre, que rien de mal n’arriverait et que je vivais dans un tout autre monde. Je ne savais pas si j’étais tout seul à ressentir ça, mais c’était plaisant comme sentiment et je ne m’en lassais pas. Par contre, quand je jouais au Quidditch, ce n’était pas pareil. Là, j’avais un but, attraper le vif d’or. Là, je n’en avais pas. J’étais là simplement pour le plaisir, et c’était tout ce qui comptait. En passant par le terrain de Quidditch, je me fis interpeller par Hugo et Lily, qui s’amusaient à virevolter dans les airs. La dernière des Potter fut la première à arriver jusqu’à moi, ce qui m’apprenait qu’ils avaient quelque chose à me demander.

Un demi-sourire se dessina sur mes lèvres quand Hugo me proposa de m’entrainer au Quidditch avec eux. Ils voulaient rentrer dans l’équipe de Gryffondor. Ouais, on pouvait comprendre pourquoi ils voulaient rentrer. Si je ne m’abusais, les qualifications allaient commencer d’ici peu. Contrairement à chez nous, les Gryffondor changeaient leur équipe. Avoir un poste l’année précédente n’assurait pas le poste l’année suivante. Chez les Serpentard, ce n’était pas vraiment le cas. Une fois qu’on avait un poste, on l’avait jusqu’au bout et on comblait simplement les trous avec les postes laissés vacants par les septièmes années qui étaient partis. Techniquement, si, je pouvais refuser de les aider car après tout, cela reviendrait à aider l’équipe adverse. Enfin bon…

- Ca va bien et vous ? Dites pourquoi vous demandez pas à Potter ? C’est le capitaine, non ? Pour la famille, il serait bien capable de vous faire rentrer dans l’équipe.

Lily trépignait sur son balai. Cela me fit arquer un sourcil avant qu’un cognard n’arrive droit sur elle. J’ouvris la bouche pour signaler que la pire des balles arrivait droit sur nous. Qui allait-il frappé ? Je n’en avais aucune idée puisqu’il pouvait changer de cible d’une seconde à l’autre. La dernière des Potter eut le réflexe d’éloigner le cognard. Je hochais la tête. Ouais, elle pouvait avoir du potentiel. Quand elle put reprendre la parole, le côté Potter ressortait. Je détestais ça, mais bon. On ne changeait pas les gènes ! Le cognard revint vers elle et à nouveau elle l’éloigna.

- Ton langage, jeune fille.

Bon, ce n’était pas à moi de faire ce genre de remarque, mais le cognard faisait parti du jeu. Et il y en avait même deux. J’avais déjà vu un batteur devoir choisir entre l’un ou l’autre cognard quand ils fonçaient sur lui. Ca s’était terminé en mâchoire cassée. Enfin bon. Je sortis ma baguette et lançais un sort sur lui pour qu’il s’arrête. Ce qui eut don de le faire retomber au sol comme si c’était un simple souaffle (bien sur, il ne fallait pas compter sur le trou qu’il venait de faire au sol, mais ça, ce n’était pas le plus important).

- Bref, vous voulez occuper quoi comme poste ?

Jamais je n’aurais que deux Gryffondors viendraient me voir pour avoir une aide au Quidditch. Enfin, techniquement, ils ne faisaient pas encore partis de l’équipe, mais ils souhaitaient l’intégrer. Sauf que je ne comprenais pas réellement pourquoi ils me demandaient ça à moi. James Potter était le capitaine de l’équipe, par conséquent, il devait bien pouvoir faire quelque chose pour intégrer sa petite sœur et son cousin, non ? Bref, je posais tout de même la question, mais ils ne purent pas vraiment me répondre directement car un cognard semblait avoir pris pour cible la petite Potter que l’envoya loin de façon assez spectaculaire. Sauf que cette balle ensorcelée revenait tout le temps. Pas forcément sur la même personne, mais elle revenait.

Je ne pus m’empêcher de reprocher à Lily son langage. Comme si c’était moi son frère alors que je ne l’étais pas du tout. Pour rien au monde je ne souhaiterai être James Sirius Potter, et jamais je n’avais voulu de frère ou de sœur, mais entendre cette grossièreté sortir de la bouche de la petite rouquine me fit quand même le lui reprocher. Cela la fit rougir, mais elle ne releva pas. Je jetais un sort sur le cognard afin qu’il nous laisse tranquille le temps qu’on bavarde. J’entendis le léger remerciement de la petite demoiselle et lui adressais un simple hochement de tête comme pour dire « de rien ».

Hugo répondit à ma question concernant l’aîné des Potter qui était occupé à cause d’un devoir. Ah ? Il avait un cerveau ce type-là malgré tout ? Quant à Albus, personne ne savait où il était. Ca ne m’avançait pas mais bon. J’étais là, je n’avais pas grand-chose à faire alors pourquoi est-ce que je ne leur filerais pas un coup de main ? Je demandais ce qu’ils voulaient occuper comme poste. S’ils passaient les qualifications, on allait leur poser la question et les faire passer sur le poste convoité. Je savais comment ça fonctionnait puisque moi-même je les avais passé. Sauf que contrairement à Potter, l’équipe de Serpentard ne renouvelait pas tous les ans ses joueurs. Hugo voulait être poursuiveur et Lily batteuse. Celle-là, je m’en serais un peu douté, mais après tout, on peut toujours se tromper.

Lily avait des doutes quant à ses capacités. Ca, c’était le stress ! Rien d’affolant là-dessus. On avait tous des doutes à un moment ou un autre. C’était humain. En attendant, c’était moi le joueur de Quidditch et à voir leur regard à tous les deux, ils comptaient réellement sur moi pour les aider. Et dire que s’ils se faisaient intégrer dans l’équipe, on serait l’un contre l’autre pendant les matchs. J’avais l’impression d’aider l’adversaire, presque. Je soupirais discrètement.

- Qui a dit qu’on n’avait pas de gardien ? répondis-je à la question de la petite rouquine. On a pas besoin d’attrapeur dans un entrainement donc je peux faire office de gardien.

Un attrapeur, par définition, il était à part dans une équipe. Il ne se préoccupait de rien d’autre que du vif d’or. Il ne s’occupait pas du match en lui-même puisque lui seul pouvait attraper cette petite balle dorée. Leur faisant signe de me suivre, je me mis à descendre vers le sol pour atterrir près du local de matériel. On avait déjà un cognard, alors il ne nous manquait plus que le souaffle. Tout en ouvrant la porte du local, je donnais des instructions :

- On va faire assez simple, d’acc ? Moi, je vais me mettre devant les buts. Hugo, tu vas tenter de marquer des points. Quant à toi, Lily, alternativement, tu vas nous envoyer le cognard dessus. Sur moi pour que le jour d’un match, tu facilites le marquage de point de ton équipe et sur Hugo pour empêcher un joueur de l’équipe adverse de marquer un point. Vous suivez ?

Je ressortis avec le souaffle et le lançais vers Hugo.

- Vous êtes prêts ?

Je remontais sur mon balai et me plaçais devant les buts. Je baissais les yeux vers le cognard et le libérais de sa « paralysie ». Celui-ci fonça vers le haut, nous dépassant comme s’il ne nous avait pas vu. Mais je savais très bien qu’à un moment ou un autre, ils fonceraient sur nous.