- Quoi ?

Y’a plus intelligent comme réponse, mais bon, j’allais mettre sa sur le dos de la surprise. Comme quoi, elle avait bon dos.
Je lui expliquais donc ce que j’avais derrière la tête et elle m’écouta sans rien dire. Ce fut seulement lorsque je mis un point final à mes paroles que je l’entendis prendre une inspiration. Et bah, un rien lui coupait le souffle. Enfin bon, elle n’était pas anodine non plus ma question. Elle était tout de même importante.
Je me redressais sur mes avant-bras tout en attendant une réponse. Réponse qui fut assez longue à venir d’ailleurs. Tout d’abord, j’attendais patiemment, mais plus le temps passait, plus ça commençais à me souler d’attendre encore et encore un mot quelconque de la part de Miss Pipelette. La patience n’était pas mon fort, je l’avouais.

- Mais qu'est-ce que ça t'apportera à toi? Je veux dire, durant toutes ces années tu ne t'es jamais affiché officiellement avec une fille. Alors pourquoi maintenant?

Décidemment, les filles, ça réfléchissaient de trop. Néanmoins elle avait raison. J’étais plus porté sur les histoires d’un soir plutôt que celles qui dure. Pourquoi maintenant ?

« Parce que j’avais pas encore trouvé la bonne personne. »

Non, je vous assure, j’ai pas chopé la phrase dans un feuilleton quelconque pour la simple et bonne raison qu’on a pas la télé chez moi. Enfin si, j’en ai une, mais pour le peu que je la regarde...

Je revins en arrière pensant à ma dernière crise de fou rire. Allons bon! Voilà qu'il se transformait presque en dragueur de pacotille!

- Tu l'as trouvé où cette phrase? le titillais-je. Dans le guide du parfait Don Juan?

C'était plus fort que moi. Il fallait que je l'embête. Et puis je l'observais. Il avait l'air sincère (comme toujours d'ailleurs). J'hésitais encore, comme si je n'y croyais pas vraiment. Ben quoi? En même temps c'est pas tous les jours que le rêve de dizaines de filles vous arrive!
Oh et puis à quoi bon se prendre la tête? On était jeune, on avait le droit d'essayer plein de choses. Je me laissais donc fléchir.

- OK Mal...euh Scorpius (ben quoi il valait mieux que je l'appelle par son prénom maintenant non?) j'accepte de devenir la première « officielle »!

Et pour sceller cette déclaration je me penchais vers lui pour lui donner un baiser furtif. Puis je me calais confortablement contre le tronc de l'arbre en regardant les derniers rayons du soleil couchant. Je soupirais doucement. Moi qui pensais passer une soirée tranquille. Mais celle-ci c'était terminée avec une énorme surprise!
J'allais sortir avec le « Prince » en personne. De quoi rendre jalouse toutes (ou presque) les filles de l'école. Je souris en pensant aux prochaines journées qui allaient s'annoncer très fatiguantes. Enfin le jeu en valait la chandelle.
Je sentais la fatigue monter. Je fermais les yeux en caressant machinalement la cicatrice de mon poignet et en laissant mes pensées dériver vers mon père. Que faisait-il en ce moment? Et où était-il? Je ne savais toujours pas pourquoi j'avais hérité de ce bracelet, ni pourquoi il réagissait ainsi. Quoique... la première page du livre parlait d'objet de pouvoir. Etait-il possible que ce bijoux en soit un?
Derrière mes paupières closes j'aperçus une vive lumière. Je rouvris les yeux pour découvrir...Malefoy en train de s'amuser avec mon appareil.

- Mon dieu, je me demande quelles photos vont sortir de cet appareil après être passé entre tes mains, fis-je en souriant.

Je plaignais d'avance celui qui allait devoir les développer... moi en l'occurrence.

- Tu l’as trouvé où cette phrase ? Dans le guide du parfait Don Juan ?

Don Juan ? C’était qui lui ? Un sorcier ? Célèbre ou pas célèbre ? Surement pas célèbre parce que je n’avais jamais entendu parler de lui. Enfin bref, je m’en foutais complètement de qui était Don Juan. Il n’allait pas m’empêcher de dormir cette nuit.
Toujours était-il que je ne m’étais pas laissé distraire par cette réplique. Je continuais d’aborder mon air sérieux jusqu’à ce que :

- OK Mal...euh Scorpius j'accepte de devenir la première « officielle »!

Et bah ! Elle en avait mis du temps avant de répondre à ma demande.
Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu’elle déposa un baiser furtif sur celles-ci.
Je la regardais se caller contre le tronc d’arbre. Pour ma part, j’étais toujours dans la même position. Je n’avais pas bougé. Ce qui était étonnant c’était que parfois, je devenais une vraie statut à rester immobile pendant plusieurs minutes.
Je tournais ensuite la tête vers le lac où les derniers rayons du soleil disparaissaient dans la grande étendue d’eau.
Puis, la nuit tomba. Le spectacle était fini. Je regardais à droite et à gauche, jusqu’à ce que mes yeux se posent sur l’appareil photo de Daphné qu’elle avait posé près d’elle. Je l’attrapais et me mis à le regarder dans tous les sens. C’était la première fois que je tenais un appareil photo moldu entre mes mains, j’avais donc le droit d’être curieux, non ? Une envie de tester me prit. Cependant, que prendre en photo ? Je réfléchis un instant puis tournais la tête vers Miss Pipelette qui avait toujours les yeux fermés. Un sourire en coin se dessina sur mon visage tandis que je braquais l’objectif sur elle. J’appuyais sur le bouton et une magnifique lumière blanche éclaira les alentours. J’étais fier de moi !

- Mon dieu, je me demande quelles photos vont sortir de cet appareil après être passé entre tes mains.

Je lui tirais la langue. Réaction de gamin, mais j’m’en fichais complètement.

« Parce que tu crois que j’ai pas un œil d’artiste ? »

Il me tira la langue. Si seulement c'était moi qui avait eu mon appareil en main... Il avait l'air d'un gamin qui découvrait un nouveau jouet. Ce qui était un peu le cas.

- Parce que tu crois que j'ai pas un oeil d'artiste?

Ben...franchement je ne voyais pas un garçon comme lui posséder quelques talents artistiques. Néanmoins il pouvait toujours me surprendre...

- Non, lui répondis-je avec un air malicieux, je ne le crois pas. Ou alors prouve moi le contraire!

Moi je savais que le seul domaine où j'excellais, à part m'attirer des ennuis, c'était la photographie. Je m'en sortait aussi pas mal dans les études sans trop me fatiguer, ce qui était en soi un sacré avantage.
Je savais que Malefoy était brillant dans pratiquement tous les domaines : premier de sa classe, il pratiquait le quidditch... Mais jamais je n'avais entendu quelqu'un mentionner un don quelconque pour l'art.
Je le regardais de nouveau. Il était vraiment mignon à essayer de comprendre comment régler l'objectif. Néanmoins il était moins doué qu'Hugo. J'avais d'ailleurs développé ses photos et elles étaient magnifiques. Enfin peut-être que Scorpius ferait aussi bien. Mais à le regarder j'avais plutôt le pressentiment que ces photos allaient être tout simplement horrible. Quoique...il semblait s'être familiarisé avec l'engin au bout de quelques clics.
Absorbée dans ma contemplation je ne vis pas la silhouette d'une jeune fille s'approcher par notre droite. Ce fut uniquement quand elle parla de sa voix vibrante de colère que je la remarquais.

- Qu'est-ce que tu fiches ici toi? me siffla-t-elle en me pointant du doigt. Tu ne vois pas que tu déranges Scorpius?

Je reconnu ma meilleure amie Pot de Peinture. Elle m'agaçais au plus haut point. On était tranquille et voilà que cette peste venait mettre le bordel!

- Ecoute chérie, c'est pas ma faute s'il cherche à fuir ta compagnie et pas la mienne OK?

J'avais dit ça d'un ton calme toujours adossée à l'arbre. Elle pâlit sous le coup de l'injure et se dirigea vers moi pour m'empoigner par le col.

- Sale traînée, j'en ai assez de toi et de tes mensonges! Je suis sûre que tu l'as ensorcelé ou quelque chose comme ça pour qu'il s'intéresse à toi!

Ouhla...ça partait très loin là...

- Non, je ne le crois pas. Ou alors prouve moi le contraire !

Ben voyons… Le seul qui m’avait cru quand je disais que je savais dessiner, c’était Hugo. Bon, en même temps, vu la façon dont j’avais analysé son dessin, c’était plutôt lui qui l’avait découvert.
Je ne pouvais pas lui en vouloir car j’attendais toujours d’être seul pour sortir une feuille et un crayon. Je détestais quand on me regardait faire. Non seulement parce que les gens posaient milles et une questions et qu’ils se penchaient vers la feuille pour mieux voir ce que je faisais.

« Crois le ou non, je me débrouille plutôt bien avec un crayon. »

Et ceux depuis que j’étais haut comme trois pommes. Mon père avait essayé de me dissuader de dessiner, prétextant que c’était une perte de temps, mais jamais je ne l’avais écouté. Je voulais dessiner, alors je dessinais. Et puis, ça ne faisait de mal à personne. Ma mère, quant à elle, me disait que dessiner, c’était une chose, mais que ce n’était ce qui allait m’apporter dans la vie. Les trucs basiques de parents quoi. Toute façon, qu’on fasse ceci ou qu’on fasse cela, ils n’étaient jamais d’accord.
Je continuais mon observation de l’appareil photo. L’avantage, c’était que je savais comment prendre une photo toute simple. J’avoue que je craignais le résultat de la photo que je venais de prendre, mais bon… Fallait bien une première fois à tout, non ? Je tournais et retournais l’appareil dans mes mains pour découvrir les autres fonctions. J’en avais pratiquement oublié que j’étais pas tout seul jusqu’à ce qu’une voix ne brise le silence. Et cette voix était loin d’être celle de Daphné.

- Qu'est-ce que tu fiches ici toi? Tu ne vois pas que tu déranges Scorpius?

Oh non… Elle m’avait retrouvé… Pourrais-je un jour être définitivement débarrassé d’elle ? Mouais… J’avais pas trop d’espoir pour le coup. Ou dans deux ans une fois que j’aurais quitté Poudlard.
Je levais les yeux vers Pot de Peinture qui montrait Daphné du doigt.
J’appréciais beaucoup la réplique de Miss Pipelette. Un sourire se dessina sur mes lèvres tandis que pot de colle palissait à vue d’oeil. Et bah, même avec une tonne de maquillage sur la figure j’arrivais à la voir pâlir. Fort quand même, non ?

- Sale traînée, j'en ai assez de toi et de tes mensonges! Je suis sûre que tu l'as ensorcelé ou quelque chose comme ça pour qu'il s'intéresse à toi!

Et bah… Ca allait loin cette histoire.

« Hé ! Ca t’ennuierait de foutre la paix à ma copine ? J’apprécie pas forcement que tu l’insultes, là, tu vois ? »

Le tout dans un ton calme. Ce que je pouvais être fort moi. Enfin, j’aimais je n’élevais la voix. A moins d’être vraiment en colère. Chose que je n’étais pratiquement jamais.
Pot de peinture tourna la tête vers moi. Elle avait les yeux qui lui sortaient de la tête.

- Quoi ?

« T’as très bien entendu. Mais maintenant, si tu veux tenir la chandelle, j’t’en pris, installe toi. »

- Hé ! Ca t’ennuierait de foutre la paix à ma copine ? J’apprécie pas forcement que tu l’insultes, là, tu vois ?

Bien qu'il l'ait dit avec calme, cela eu l'effet d'un électrochoc sur la pimbêche. Elle me lâcha immédiatement pour se tourner vers Scorpius et lui demander, incrédule.

- Quoi?

Comme quoi il n'y avait pas que moi qui réagissais de cette façon.

- T’as très bien entendu. Mais maintenant, si tu veux tenir la chandelle, j’t’en pris, installe toi.

Outch! Même moi je trouvais ça dur. J'aurais presque eus pitié d'elle. J'ai bien dit presque.
J'appréciais qu'il ait (une fois de plus) pris ma défense. C'était limite si je préférais pas me battre contre les brutes de l'autre fois plutôt que contre cette furie. Celle-ci d'ailleurs me lança un regard ulcéré avant de regarder Scorpius pour lancer d'une voix tremblante.

- Crois-moi tu vas vite te lasser d'elle une fois que tu auras appris à la connaître!

Et sur cette dernière remarque assassine elle tourna les talons. Je pâlis. Savait-elle pour mes recherches? Mais je me ressaisis. Scorpius savait que mon bracelet me posait problème et les recherches que je menais. De quoi d'autre aurais-je eu à m'inquiéter?
Soulagée que l'autre garce ait déguerpis je sifflais puis dis :

- On peut être sûr que toute l'école sera au courant demain matin.

Je lui jetais un coup d'œil. Il n'avait pas l'air embêté par ça. Ce qui ne m'étonnait pas du tout.
Je remarquais alors qu'il était en T-shirt. On commençait (à ma plus grande joie) à apercevoir les étoiles et l'air se rafraîchissait. Je soupirais. Il ne pensait donc à rien? Je retirais mon sweat et lui tendis.

- Je ne sais pas encore combien de temps tu veux rester là mais moi je veux y rester un bon moment. Et comme pour l'instant tu me donnes froid, tu vas enfiler ce pull et on se le passera à tour de rôle.

Je me sentais ankylosée aussi je m'étirais avec volupté. Malefoy me regardais d'un drôle d'air.

- Crois-moi tu vas vite te lasser d'elle une fois que tu auras appris à la connaître!

Mais oui, mais oui. Je ne répondis pas. Je la laissais s’en aller d’un pas rageur. Et bah qu’elle parte, personnellement, je ne m’en portais pas plus mal comme ça. Au moins, j’allais être tranquille pendant un petit moment vu comment je l’avais vexé. J’espérais sincèrement qu’elle allait enfin comprendre que je voulais pas d’elle. J’avais pas voulu être méchant avec elle, mais trop, c’était trop. J’avais tout de même eu beaucoup de patience jusqu’à maintenant.
Je tournais la tête vers Daphné lorsqu’elle se mit à siffler.

- On peut être sûr que toute l’école sera au courant demain matin.

Je haussais les épaules. Quand on sortait avec quelqu’un, c’était pas pour ce planquer, non ? Daphné était peut-être la première officielle, mais ce n’était pas pour autant que je n’y connaissais rien.

« Tu comptais te cacher toi ? »

C’était peut-être une possibilité qu’elle avait envisagé ? Après tout, je n’étais pas dans sa tête. La mienne me suffisait amplement.
Je posais l’appareil photo où je l’avais trouvé. Je n’y connaissais peut-être rien aux appareils moldus, mais je n’étais pas stupide au point d’être un ignare de première catégorie.
Le ciel était devenu bien sombre. On allait enfin savoir si les étoiles allaient être de la partie ce soir. Puis du coin de l’oeil, je vis Miss Pipelette me tendre quelque chose. Je tournais la tête pour voir qu’elle me tendait le sweat shirt qu’elle avait emprunté. Je relevais la tête vers Daphné.

« Tu t’inquiètes pour moi ? C’est mignon ! Mais garde le, j’ai pas froid. »

- Tu comptais te cacher toi?

Non pas forcément. Bon en fait je n'en avais aucune intention, mais déjà qu'après une rumeur j'avais été considérée comme une bête curieuse… Qu'est-ce que ça donnerait une fois que ce serait annoncé officiellement?
En même temps, en y réfléchissant un peu, on pouvait dire que si l'on sortait ensemble c'était sur un coup de tête. Pas que je le regrettais, au contraire. Et puis peut-être, non sûrement, que pour lui c'était réfléchis. Quoique, il avait avoué céder souvent à la tentation. Si c'était pas un caractère impulsif ça!


- Tu t'inquiètes pour moi? C'est mignon. Mais garde le, j'ai pas froid.

Soupirant encore une fois, mais avec un sourire amusé, je repris mon sweat pour m'en servir d'oreiller. Je trouvais que la brise fraîche caressant les bras nus était une sensation agréable.

- J'espère que personne ne va avoir la mauvaise idée de…

Avant même que j'ai pu finir ma phrase j'entendis un bruit caractéristique . Le claquement de la canne de Rusard sur les marches de la Grande Porte. En effet malheureusement pour lui, et heureusement pour nous, l'âge le rattrapant il avait dû se munir d''une canne pour le moins bruyante afin de pouvoir continuer à faire ses interminables rondes.
Prise de panique, je me relevais vivement en attrapant d'une main mon appareil photo et de l'autre le poignet de Scorpius pour nous mettre derrière le tronc. Celui-ci eut l'air surpris, puis compris la situation et me suivit sans faire d'histoire.
Le cœur battant, j'essayais d'apercevoir la menace quand je me rendis compte que j'avais laissé mon le sweat entre les racines qui étaient en vue du château. Tout doucement, je m'approchais du vêtement, le saisis rapidement par une manche et me planquais de nouveau contre le tronc…ah non, cette fois contre Malefoy visiblement… J'eus un temps d'arrêt, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre.
Je ne sais pas vraiment ce qui m'est passé par la tête à cet instant, mais ce n'était pas vraiment brillant. Rusard n'était pas loin, on avait qu'un arbre pour se cacher et s'il nous trouvait on aurait droit à une retenue mémorable. Mais j'étais jeune, j'avais envie de me laisser aller et j'avais un magnifique jeune homme pour le moins collé à moi. Citez-moi une seule fille qui ne l'aurait pas fait?
Ce fut donc à mon tour de céder à la tentation. Je me mis à l'embrasser longuement, une main sur sa joue, l'autre autour de son cou. Comme si je me fichais éperdument de ce qui nous entourait.
Quand je vous disais que je ne réfléchissais pas assez…

Daphné reprit son sweat pour s’en servir d’oreiller.
La brise fraiche était toujours présente, mais elle était agréable. Ce n’était pas comme celle qui vous glaçait au point qu’on en claquait des dents. Ce n’était pas le but de celle-là.

- J'espère que personne ne va avoir la mauvaise idée de…

Je continuais de regarder l’horizon comme si j’étais certain de voir quelque chose apparaitre. En fait, j’attendais la suite de la phrase mais elle ne vint pas. A la place de ça, un claquement de canne résonna dans le presque silence. Je me redressais quelque peu, tout en restant assis. Le claquement venait de l’entrée du château. Je tournais la tête, mais je ne pus voir ce qui c’était car il y avait Daphné, debout, appareil photo en main.
A peine je fus debout qu’elle m’embarqua avec elle du côté du tronc où on ne serait pas visible depuis l’entrée du château. Autant dire tout de suite que si on nous trouvait, on était bon pour le sermon du siècle ainsi que la retenue qui va avec. Ouais parce que les profs font toujours les choses par paires.
Je reportais mon attention sur Daphné qui retournait là où nous étions quelques secondes plus tôt. Mais qu’est-ce qu’elle fait ? Je la vis ensuite ramasser le sweat-shirt qu’elle avait abandonné sur place. Mouais…C’était plus intelligent de le ramasser. Pour le coup, je ne pouvais rien dire.
La surprise qui se lisait sur son visage lorsqu’elle revint m’arracha un sourire. En même temps qui ne le serait pas étant donné qu’elle était pratiquement collée à moi ? Notre proximité dut lui déclencher une sacrée pulsion car elle céda à la tentation de m’embrasser. Et ce n’était pas du tout le baiser furtif qu’elle m’avait collé quelques minutes plus tôt. Je passais un bras autour de sa taille et répondis à son baiser.
Le pire, c’était qu’à quelques pas se trouvaient le bon vieux Rusard qui faisait un boucan du diable avec sa canne. Et nous étions à peine cachés. Il lui suffisait d’avancer encore pour nous voir.

Avec un certain plaisir je constatais que Scorpius se montrait plutôt réceptif à ma démonstration d'affection. Je n'avais aucune intention de mettre fin à ce baiser(en tout cas pas tout de suite) jusqu'à ce que j'entende le miaulement désagréable de miss Teigne. Oups… On était partis pour avoir pas mal d'ennui.
Et ceux-ci portaient le nom de Rusard qui arrivait d'un pas claudiquant vers notre arbre. Avec une moue résignée je m'écartais de Scorpius en faisant travailler mon cerveau à plein régime pour essayer de trouver une excuse. Même si je savais pertinemment qu'il s'en ficherait royalement et que ça ne nous tirerait pas d'affaire.
Je regardais mon compagnon d'infortune avec l'espoir qu'il m'indique une idée géniale ou autre chose susceptible de nous aider. Malheureusement il affichait seulement la même expression impassible de d'habitude mâtinée d'une légère contrariété. Ce que je comprenais tout à fait.
Moi non plus je n'avais aucune envie de devoir rester pendant des heures dans le bureau miteux du concierge à trier ses fiches de "délits" qu'il entretenait maniaquement.

- Je suis vraiment désolée d'avance qu'on se fasse coller.

Ce n'était pas vraiment des excuses mais je me sentais tout de même coupable qu'il se fasse choper avec moi. Après tout si je ne l'avais pas embrassé peut-être aurions nous eu le temps de nous planquer?
Mais c'était trop tard pour les regrets. Rusard se trouvait devant nous avec un sourire triomphant sur le visage.

-Suivez-moi dans mon bureau petits délinquants!

J'avais une furieuse envie de taper sur quelque chose. Mais sachant que ça ne servirait à rien je passa devant le nez de l'affreux bonhomme la tête haute. Autant l'avouer s'était franchement humiliant. Je tournais la tête vers Malefoy qui arborait un air aussi hautain que moi. Nous suivîmes donc le concierge jusqu'à son bureau tout poussiéreux et remplit d'objets dits dangereux comme les Frisbee aux dents de serpent.
Là il nous regarda avec jubilation et se mît à écrire avec frénésie sur une feuille ce qui ne laissait rien présager de bon pour nous.

{H-S: après le tien on change de topic ou pas? ^^}

Rien ne semblait pouvoir stopper le baiser jusqu’à ce qu’un petit miaulement se fasse entendre. Et ce n’était pas un doux miaulement. Pas du tout même. Je détestais ce miaulement là pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait de celui de Miss Teigne, la chatte de Rusard. Et si elle était là, cela voulait dire que son maître était dans le coin et beaucoup plus proche que ce qu’on pensait.
Je lâchais Daphné quand celle-ci s’écarta. Je regardais cet affreux animal aux yeux rouges. Qu’est-ce qu’elle pouvait être flippante cette chatte ! Et increvable en plus. En même temps, tel maître, tel chat ! Le vieux aussi était increvable. On m’avait dit qu’il n’était plus du premier âge pendant les études de mes parents, mais là… il avait dépassé le troisième âge. Bientôt, il serait préhistorique. Un peu comme Mrs Pince… Deux futurs fossiles à eux tous seuls.

- Je suis vraiment désolée d’avance qu’on se fasse coller.

Je secouais la tête. Bah après tout, elle n’était pas la seule fautive dans l’histoire. J’étais là aussi donc bon.
En fait, ce n’était pas vraiment le fait qu’on se fasse choper que je craignais, c’était l’heure de colle qui suivait. Je m’en étais déjà tapée une avec le vieux et franchement, ce n’était pas de tout repos. Je m’étais explosé les yeux à lire ses dossiers qui remontaient à des années lumières. Cet abruti avait refusé que j’aille chercher mes lunettes de vue sous prétexte que je n’allais pas revenir. Ce qui n’était pas totalement faux !
Rusard apparut devant nous avec un grand sourire ( ?) de dessiner. Je soupirais.

- Suivez-moi dans mon bureau, petits délinquants !

A l’entendre causer, j’avais l’impression qu’on s’était drogué à quelque chose… Enfin bon. Il valait mieux ne rien dire car sinon… On allait s’en prendre plein la figure.
Daphné passa devant moi et je la suivis de près. On arpenta toute une ribambelle de couloirs avant d’arriver dans son bureau. Toujours aussi miteux celui-là…

{HS : Je propose qu’on le continue au local de Rusard « Locator Rusart »}