C’était à croire que c’était la saison des pluies parce que ça faisait des jours qu’on n’avait pas vu un seul rayon de soleil à Poudlard. Ou alors, McGonagall faisait exprès de maintenir la pluie au-dessus du château pour que nous, élèves, on pète un câble. Si c’était le cas, se serait très vicieux de la part de la directrice de Poudlard ! Enfin bon en tout cas, aujourd’hui, nous n’avions pas cours, donc par conséquent, on s’emmerdait ! Il fallait dire ce qui était ! On s’ennuyait et quelque chose de bien. Certes, les profs avaient fait apparaître des jeux pour nous occuper mais bon… Au bout de cinq ans pour ma part… voilà ! Puis, je n’aimais pas jouer aux échecs ! Je savais y jouer, mais je n’aimais pas ça. Le seul truc de cool dans ce jeu, c’était quand les pièces se détruisaient entre elles. J’avais entendu parler de l’échiquier géant qu’il y avait eu au troisième étage, à l’époque d’Harry Potter. Là, ça m’aurait intéressé ! Mais là… non.

Après avoir passé un long moment dans la salle commune à m’ennuyer comme un rat mort, je quittais les lieux pour rejoindre la Grande Salle en espérant que là-bas, il y aurait un peu plus d’animation. Traversant les cachots, je remontais au rez-de-chaussée du château et entrais dans la Grande Salle. Je retrouvais un petit groupe de Serpentard que je rejoignis presque aussitôt. Ce qu’il y avait de bien en étant un Malfoy, c’était qu’on se faisait une place très rapidement et surtout, on était respecté. En même temps, je n’en avais jamais entendu moins de la part de mes camarades. Enfin toujours était-il que même si j’avais trouvé une façon de m’occuper, je savais pertinemment que ça n’allait pas durer très longtemps. Mais bon, j’essayais quand même de profiter un maximum pendant que je ne m’ennuyais pas trop. J’étais en pleine conversation avec une des filles quand je me sentis observer. Machinalement je tournais la tête pour regarder qui me fixait.

Je croisais le regard de Scamander. Lequel ? Allez savoir ! Je m’en moquais complètement ! Je n’aimais pas qu’on me fixe ! Finalement je laissais mon groupe pour m’avancer vers le voyeur. Mon sourire en coin de peint sur mes lèvres, j’arrivais à sa hauteur.

- Moi, un problème ? J’sais pas, c’est toi qui me fixe depuis tout à l’heure, c’est p’t’être toi qui a un problème, non ?

Je ne supportais pas du tout qu’on me fixe comme ça. Je n’aimais pas ça du tout en temps normal, mais quand ça venait d’un révolutionnaire, ça me mettait hors de moi. Certes, je n’étais pas un écorché, du coup, je n’avais aucune raison d’avoir un des griefs contre eux, mais quand même. Il y avait une manière de fixer les gens et la manière dont me fixait ce Scamander, peu importait qui il était, je m’en foutais, n’était pas convenable. Certains se laissaient vraiment trop pousser des ailes et ils avaient bien besoin qu’on leur rabote un peu et qu’on leur rappelle leur place. Du coup, j’allais le voir pour savoir quel était son problème. Je détestais les faux-cul, je préférais qu’on vienne me dire les choses en face. Et ce Scamander ne semblait pas avoir ce qu’il fallait et où il fallait pour dire les choses en face.

J’acceptais moyennement qu’il me demande à moi si j’avais un souci, alors que c’était lui qui me fixait. Preuve même que c’était lui qui avait un souci et pas moi. S’il ne m’avait pas fixé comme ça, on n’en serait pas là, avouons-le. Je n’étais pas du genre à chercher les problèmes, mais quand on me cherchait, on me trouvait. Enfin, Scamander exprima le fond de sa pensée et un rictus se dessina sur mes lèvres.

- Si tu crois que je vais me balader avec un sac en papier sur la tête, mon pauvre… les trolls auront la capacité de dire « merci » le jour où ça arrivera. Maintenant, si ma tête te dérange, comme tu le dis si bien, absolument personne ne t’oblige à te trouver dans la même pièce que moi. Tu n’as pas besoin de moi pour trouver la porte, n’est-ce pas ? Mais si besoin, c’est par là, fis-je en désignant les portes de la Grande Salle. Mais sinon… Peut-on savoir à quoi tu sers, toi ? Parce que j’ai beau réfléchir… Je ne vois pas du tout quelle utilité. Mais je t’en prie, éclaires-moi de ta profonde lumière ! Je suis sur qu’elle sera aussi intéressante que la magnifique logique dont ta mère est réputée.