▣ Back to Hogwarts

La rentrée de Poudlard était toujours une journée que j’attendais avec impatience. C’était ma dernière année dans cette école et je comptais bien en profiter un maximum. La dernière ligne droite comme dirait mon père. Ca me manquerait de ne plus venir ici pour y passer toute l’année. Je ne pourrais même plus faire la guerre à Malfoy et sa petite cours de sang pur. Mais le moment n’était pas venu pour y penser. Il fallait d’abord profiter et les remords viendraient tous seuls le moment venu. Surtout que cette année, j’avais été promu préfet en chef ! Une grande fierté qui s’ajoutait à mon actif. Du coup, quasiment toute la première semaine de la rentrée, j’avais aiguillé les premières années qui étaient perdus. Même ceux des autres maisons (sauf les serpentards qui, comme toujours, étaient tous trop fiers pour demander leur chemin, mais ça, je ne pouvais rien faire pour eux).

La semaine avait été plutôt cool au niveau des cours, mais je savais aussi que ça n’allait pas durer. La semaine d’après, nous rentrerons dans le vif du sujet et là, il faudrait s’accrocher. Je comptais bien devenir aurore à mon tour pour mettre fin aux agissements de Lestrange. C’était urgent de l’arrêter parce que plus ça allait, pire c’était ! Il recrutait de plus en plus de monde que ça en devenait affolant. Il fallait vraiment être bête pour vouloir le rejoindre… Mais il fallait aussi croire que les gens intelligents, ça ne courraient plus tant que ça les rues. Quand je pensais que nos parents s’étaient battus pour qu’on ait une vie meilleure et tout, ça me mettait hors de moi parce que beaucoup de gens avaient perdu des êtres chers. Drôle de façon de les honorer… Encore et toujours de la bêtise. Enfin, cette année, j’allais veiller à ce que personne ne corrompe les premières années.

Pour en revenir à l’instant présent, nous étions samedi et aujourd’hui, le port de l’uniforme n’était pas obligatoire. Ce qui n’était pas plus mal parce qu’avant, c’était tout le temps. Quoi qu’il m’arrivait de croiser des premières années, les premiers temps, en uniforme tout le temps, même le week-end et pendant les vacances. C’était la timidité à ce niveau-là. Il fallait juste quelques temps d’adaptation et après ça, ça irait tout seul. Pour ma part, j’avais enfilé un jean et un t-shirt. Il faisait encore bon à cette époque de l’année. Je n’avais pas spécialement envie que la période des grands froids arrive parce que je détestais vraiment l’hiver. Du coup, il fallait profiter des beaux jours au maximum parce qu’il se passerait de longs mois avant de revoir la vie en couleur.

Je rejoignis la Grande Salle pour le petit déjeuner. J’y trouvais Albus et Lily. Je les saluais rapidement avant de me faire interpeller par Rose, un peu plus loin, qui désigna la place juste en face d’elle. Elle voulait absolument me parler. Je m’installais donc en face de ma rouquine de cousine. Comme toujours, elle parlait pour deux et je l’écoutais sans l’interrompre. Il valait mieux ne pas le faire parce que sinon, je perdais plus de temps. Sauf qu’au bout d’un moment, un « Potter » retentit. Comme à chaque fois qu’on ne donnait pas de prénom, Albus, Lily et moi nous nous sommes retournés. Je vis alors June venir vers moi et mes frères et sœurs reprendre leur petit déjeuner. Je restais retourné jusqu’à ce qu’elle arrive à ma hauteur pour m’asticoter, comme elle savait si bien le faire, à propos de mes performances aux Quidditch. J’arquais un sourcil avant de répondre :

- L’espoir fait vivre, comme on dit !

Me provoquer, c’était vraiment une des plus grandes passions de June. Le pire, c’était que ça marchait à chaque fois ! Et quand je l’entendis me lancer un défi, je ne fus guère surpris puisque c’était son but de toujours. Avec elle, il n’y avait jamais rien sans rien. Ce fut donc tout naturellement que j’acceptais son défi. D’ailleurs, en entendant ça, Rose se proposa pour venir me soutenir, mais je refusais. Nous n’avions pas vraiment besoin d’un public. Et puis, je connaissais assez ma cousine pour savoir que l’information ferait le tour de Poudlard et qu’elle se désignerait comme pom pom girl en chef. Malgré sa mine déçue, je ne fléchis pas et maintins que je ne voulais pas de public. Mais j’eus quand même le droit de me faire servir de trucs à manger à chaque fois que je finissais un truc. « Pour prendre des forces » qu’elle m’avait dit. Je n’étais pas un ogre non plus ! Ni une oie !

Après avoir avalé tout ce que mon estomac pouvait contenir (et non, je n’avais pas mangé tout ce que Rose voulait que j’avale), je pris la direction du parc, balai en main. Le sortilège d’attraction était toujours fortement utile. Là-bas, je trouvais June assise au bord du lac. Elle aussi avait son balai. Remarquez, c’était plus pratique pour voler d’en avoir un. Je l’entendais chantonner, mais je ne comprenais absolument rien à ce qu’elle disait. Je ne savais pas parler le chinois donc j’allais avoir du mal à comprendre. Une fois arrivé près d’elle, je lançais :

- Alors ? Je t’attend moi !

▣ Back to Hogwarts

Quand on me défiait sur un balai, je relevais le défi à chaque fois. C’était impossible pour moi de rester neutre face à ça. Surtout que j’étais tout de même le capitaine de l’équipe de Gryffondor ainsi que son attrapeur. June occupait le même poste que moi, donc quand Gryffondor jouait contre Poufsouffle, ça donnait toujours quelque chose d’assez folklorique. Mais ce que je préférais, contre elle, c’était quand on faisait nos courses clandestines qui ne regardaient que nous. Nous étions hors contexte du match donc c’était plus drôle. Pendant un match, il était hors de question pour l’un, comme pour l’autre, de perdre. Notre équipe dépendait de nous, quelque part puisque ça s’arrêtait une fois que le vif d’or était attrapé.

Je fus le premier arrivé au point de rendez-vous et avais attendu quelques minutes avant que June n’apparaisse enfin. Je lui fis remarquer que je l’attendais depuis un petit moment, chose à laquelle elle répliqua d’une façon qui me fit rire. Je l’aimais bien, June. Elle me faisait rire et je passais toujours de bon moment en sa compagnie. C’était une fille cool comme il y en avait peu. Néanmoins, elle me fit légèrement lever les yeux au ciel quand elle se courba devant moi tout en me tirant la langue. Mais malgré ça, je continuais de sourire d’amusement.

- Je te pardonne, mais ne recommence plus, fis-je d’un ton faussement autoritaire.

Tout d’abord, j’arquai un sourcil quand elle m’annonça qu’elle me voyait diminuer, mais rapidement, je grimaçais quand elle parla de ma « cour ». Ouais, elles étaient plutôt chiantes quand elles s’y mettaient toutes. Je ne voyais vraiment pas pourquoi elles me couraient derrière tout comme elles couraient derrière Malfoy. Cette fois-ci, ce fut à moi de tirer la langue à June à cause de sa moquerie. Si je pouvais être un élève lambda, sérieusement, ça m’arrangerait, mais que voulez-vous, mon nom de famille était Potter et je n’avais d’autre choix que de subir ce que ça incluait. J’étais fier d’être le fils d’Harry Potter et de Ginny Weasley, mais parfois, c’était chiant parce qu’on avait l’étiquette du fils du survivant. Je n’étais pas tout seul dans ce cas là parce qu’il y avait aussi Albus et Lily.

- Mmh… je sais pas ! Ca risque d’être douloureux, mais je survivrai, je pense !

Balai en main, June sortit un plan de sa poche qui représentait l’extérieur du château. Je regardais ce plan tandis qu’elle décrivait le chemin que nous allions emprunter pour cette petite course. Je hochais la tête à chaque point stratégique qu’elle donnait et arquai un sourcil quand elle désigna le lac en guise d’arrivée. Je ris légèrement. Ca pouvait être sympathique comme point d’arrivée. Du moment qu’on était en été, parce qu’en hiver, se serait nettement moins sympathique. Mais dans tous les cas, on évitait tous de se baigner dans les eaux du lac. Le calamar géant pouvait nous attraper pour faire de nous son prochain repas.

- Hum… Je ne sais pas, on peut faire le tour de l’aile ouest pour atterrir à la volière ? proposais-je.

▣ Back to Hogwarts

Atterrir dans le lac, c’était plutôt quelque chose à faire en été. Là, nous n’étions pas encore en hiver, mais le lac n’était pas vraiment sur avec le calamar géant. Une fois, il avait réussi à attraper un élève et l’avait attiré jusqu’à lui. Heureusement qu’un professeur passait dans le coin parce qu’il serait sans doute mort à l’heure qu’il était. Poudlard aurait été plongé dans le deuil pendant trois mois. C’était le minimum pour un élève, même quand on ne le connaissait pas ou qu’on ne l’aimait pas. Et on était obligé de s’y tenir au grand risque de se prendre des heures de colle. Ca se comprenait, c’était quand même important d’apporter son soutien, même si on n’aimait pas la personne. Enfin pour l’instant, personne n’était mort et j’espérais que personne ne mourrait d’ici la fin de mon année scolaire.

Du coup, je suggérais qu’on revienne à la volière pour atterrir là tranquillement. Le seul risque qu’on avait, c’était de se prendre un hibou en pleine poire en arrivant. Et encore, il y avait 0,0[…]1% de chance que ça arrive parce qu’ils étaient très vifs ces volatiles. Donc ils avaient plus de chance de nous esquiver avant que nous les ayons vus. La volière était un excellent point d’arrivée et June semblait d’accord avec moi sur ce point-là. C’était formidable. Par contre, je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’embrasse sur la joue. Je restais figé pendant quelques instants, me demandant ce qui avait pris à la demoiselle de faire une chose pareille. Ca c’était passé très rapidement, mais c’était vraiment bizarre parce qu’elle n’avait jamais fait un truc pareil. Mon cerveau mit un moment à comprendre qu’elle venait de me dire qu’elle aimait mon idée.

- Euh… Cool ! On fait comme ça alors !

Je repris contenance et attrapais mon balais. C’était le modèle de l’an passé et j’en étais fier. J’avais conservé absolument chacun des balais que j’avais possédés au cours de ma vie. Mon père avait chéri son Nimbus 2000 pendant trois ans jusqu’à ce qu’il aille se briser dans le Saule Cogneur puis avait chéri de la même façon son Eclair de Feu. Je comprenais pourquoi parce que moi, j’adorais mon premier vrai balai, d’ailleurs, dès que je pouvais, je l’utilisais, mais à Noël, je recevais souvent le nouveau balai. Certes, le balai ne faisait pas le joueur, mais je ne jouais pas parce que j’avais un bon balai, je jouais parce que j’étais bon. Ca faisait parti de moi, voilà tout. Ca passait de père en fils. Albus aussi était bon, et parfois, je lui menais la vie dure pendant les entrainements, mais c’était parce que j’avais un désir de victoire qui m’habitait constamment.

J’enfourchais mon balai et me tins prêt à décoller tout en écoutant les instructions que June donnait sur le top départ. Je fixais le galet qu’elle tenait dans les mains et quand elle le lança, je cessais de respirer. Au moment même où le galet vint heurter le sol, je décollais dans les airs, plus ou moins en même temps que June. Le vent s’engouffra dans mes cheveux châtains et un sourire heureux se dessina sur mes lèvres. C’était toujours l’effet que ça me faisait. J’avais cette sensation de liberté que je ne retrouvais nulle part ailleurs. Je fusais en regardant droit devant moi, ne me préoccupant pas vraiment de savoir si June était à ma hauteur ou derrière. Une chose était sure, c’était qu’elle n’était pas devant moi vu que je ne voyais pas l’arrière de son balai.

Je slalomais entre les tours de Poudlard, tout en m’amusant en faisant des virages serrés. Parfois, j’avais l’impression que j’allais me manger une tuile, mais en fait non. J’avais tellement l’habitude de m’éclater à ça qu’à force, je ne me mangeais plus les toits au passage. Une fois les toits de l’école passés, je fonçais droit vers le terrain de Quidditch. J’étais limite couché sur le manche de mon balai pour prendre plus de vitesse.