Lorsque je me réveillais ce matin, je fus plus que ravi de constater que j’avais magnifiquement loupé le réveil matin qui avait du gueuler tout ce qu’il savait, mais que je n’avais pas entendu. C’était génial ! Je détestais les jours comme celui-là. Ca avait le don de me mettre dans une colère noire. J’avais loupé le cours de métamorphose et j’allais me faire engueuler par McGonagall. Enfin bon, j’avais l’habitude au bout de cinq ans.

La salle commune était vide. J’avais l’impression d’être l’intrus à trouver dans les jeux qu’on pouvait voir dans les magasines moldus. Je ne me souvenais plus comment ça s’appelait exactement, et je m’en fichais.
Tout en enfilant mon sac sur mon épaule, je sortis de la salle brusquement, si bien que je me fis engueuler par le portrait qui bloquait l’ouverture. Je bougonnais quelque chose qui le fit rouspéter encore plus fort, mais j’étais déjà loin. Mon prochain cours… Je n’en avais aucune idée, tout ce que je savais, c’était que mon cerveau connaissait la direction à prendre. Ouais bizarre, mais j’étais pas encore réveillé et j’allais sauté le p’tit déjeuné.

Je tournais dans un couloir qui me mènerait au hall d’entrée qui était encore à quelques minutes de là où je me trouvais quand j’entrais dans quelqu’un.

« Mais c’est pas vrai ça ! Regarde où tu mets les pieds ! » balançais-je au garçon que j’avais bousculé.

J’agissais comme le parfait Prince des Serpentards, et je m’en moquais. Après tout, c’était ce que j’étais, non ?! Même si d’habitude j’étais le gentil Scorpius qui s’excusait et qui répliquait : « Non c’est moi » quand l’autre affirmait que c’était lui qui m’avait rentré dedans. Sauf que là, pas envie ! Marre !

Droite ? Ou gauche ?

Planté comme un idiot à un croisement de couloirs dans cet espèce de labyrinthe qu’était Poudlard, je regardais les deux couloirs s’offrant à moi en tentant de me souvenir lequel je devais prendre pour retourner à mon dortoir. Ils n’avaient pas encore pensé à placer des panneaux d’indications dans ce fichu château histoire que l’on puisse s’y retrouver ? Dans le genre, Maison des Serdaigle, Salles de classes ou encore, surtout, cafétéria. Enfin, Grande Salle comme ils appelaient ça.

Après être sortis prendre l’air et tenter de méditer, le froid humide extérieur avait finalement eu raison de moi et j’avais décidé de rentrer. Sauf que maintenant que je me trouvais dans les couloirs, je ne savais plus trop part où je devais aller et j’en venais à me demander combien de squelettes d’élèves morts perdus ils retrouvaient tout les ans dans cette école.

Bref, finalement ce fut un pile ou face qui prit la décision pour moi et c’est comme ça que je pris le couloir de gauche d’un pas rapide… avant d’être stoppé dans mon élan par un type me fonçant dedans. Alors que j’ouvrais la bouche pour m’excuser, il me prit de vitesse. Sauf que c’était tout sauf des excuses qu’il me sortit.

Désolé…

Chercher les embrouilles, ce n’était pas mon truc. En général elles me trouvaient déjà bien assez souvent toutes seules comme ça sans que j’aille à les provoquer. Sauf que là, déjà passablement épuisé par mon déménagement express, je n’avais pas envie de servir de défouloir en prime.

… Mais si toi aussi tu regardais où tu allais, tu aurais pu m’éviter, donc pas la peine de me crier dessus.

Le ton de ma voix était bien plus calme que celui de type en face de moi. A vrai dire, je n’élevais pour ainsi dire jamais la voix mais, allez savoir pourquoi, j’étais entrain de me dire que partit comme ça, ce n’était pas lui qui pourrais m’indiquer mon chemin pour retrouver ma salle commune.

« Mais si toi aussi tu regardais où tu allais, tu aurais pu m’éviter, donc pas la peine de me crier dessus. »

Je le fusillais du regard. On me rentrait dedans et c’était ma faute ? C’était à croire que ce type là ne savait pas vraiment à qui il avait à faire. D’ailleurs, en le regardant bien, il ne me semblait pas l’avoir déjà croisé ici. Certes, il y avait beaucoup de gens dans cette école et qu’il était impossible de connaitre tout le monde, bien que certains d’entre eux étaient connus de beaucoup de gens comme moi, les Potter et les Weasley. Et occasionnellement Daphné, ma petite amie qui avait attiré la jalousie de la quasi-totalité des filles de l’école.
Je baissais les yeux sur le blason qui ornait sa robe de sorcier et pus constater que le garçon était à Serdaigle. J’arquais un sourcil. Maintenant que j’y pensais, Daphné, qui faisait aussi parti de cette maison, m’avait parlé d’un nouvel élève qui devait débarquer. J’avais face à moi ce fameux élève. Tout du moins, je le supposais.

« Au cas où tu ne le saurais pas, je m’appelle Scorpius Malfoy, surnommé le Prince des Serpentards. »

Pour une début, il fallait bien commencer par les présentations, afin qu’il sache à qui il avait affaire. Et s’il était nouveau, il n’y avait aucune chance pour savoir qui j’étais. Sauf si on lui avait parlé de moi, auquel cas, il pourrait mettre un visage à mon nom.

« Qu’est-ce que tu fais dans les cachots ? Et surtout aussi loin ? »

Rares étaient les élèves des autres maisons qui venaient aussi loin dans les cachots. Surtout que le seul cours qu’il se déroulait là, c’était les potions et que la salle de cours n’était pas très loin de l’entrée. Ici, seuls les gens de ma maison rodaient dans le coin.

Comment se faire de nouveaux amis en 10 leçons. Je savais que j’aurais dû acheter ce bouquin en apprenant mon déménagement chez les bouffeurs de corned beef.

Un bref coup s’œil à son propre blason, cela étant la première chose arrivant au niveau de mes yeux vu ma taille et la sienne, me fit alors comprendre qu’il était élève dans je ne sais plus le nom de cette maison dont ma mère ne cessait de se plaindre lorsqu’elle me parlait de l’époque de ses études à Poudlard. Je me souvenais juste qu’elle en parlait toujours comme étant les « verts ». Etrangement, je commençais tout à coup à comprendre pourquoi elle ne les portait pas dans son cœur lorsqu’elle avait mon âge.

Quand il se présenta, je dû faire un sérieux effort pour ne pas rire tout en lui répondant. Entre son air hautain et son accent, j’avais l’impression d’être dans un sketch. Bon, je l’admets, tout les Anglais me faisais mourir de rire avec leur accent très… Anglais. Mais cela ne m’empêcha pas de lui répondre en souriant le plus tranquillement du monde.

Non je le savais pas. Comment j’aurais pu deviné qui tu es et que tu es surnommé le Prince des Vantards ?

Mon accent, en comparaison du sien, devait paraître particulièrement violent. En effet, en Australie, on n’est pas vraiment connu pour notre prononciation impeccable et dans l’Outback, encore moins.

Durant tout ce temps, j’avais gardé mon calme Olympien. C’était une de mes particularités, je ne m’énerve jamais. Ou du moins presque jamais et quand cela arrivait, c’était qu’il y avait une raison particulièrement terrible. Enfin du coup, ce fut avec le sourire que je m’étais adressé à lui, y compris pour répondre à sa question.

Ben pour tout te dire, je crois que je me suis paumé. Je cherchais l’entrée de ma salle commune mais j’ai pas dû prendre le bon couloir.

Le garçon commençait sérieusement à me taper sur le système nerveux. Pour un peu je lui aurais bien collé mon poing dans la figure mais cela ne servait à rien. Après tout, la vengeance était un plat qui se mangeait froid. Et je comptais bien la déguster. Il ne savait pas à qui il avait affaire et bien il allait l’apprendre et plus rapidement que prévu, j’allais y veiller personnellement.
Un rictus vint se dessiner sur mes lèvres et ce n’était pas un rictus des plus sympathiques. Cependant, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire en l’entendant me dire qu’il cherchait sa salle commune. C’était à mourir de rire. J’en avais entendu pas mal dans ma vie et pourtant celle-ci était excellente.

« Ah ouais, tu t’es sacrément pommé même. Ici t’es sur le territoire des verts et argents. Tu t’es trop enfoncé dans les cachots. On t’a pas donné de plan de l’école à ton arrivée ? Oh attend un peu… Il n’y a pas de carte de l’école à l’arrivée des élèves. Quand même, t’es pas passé par là quand on t’a montré ta salle commune le premier jour. »

Il y avait un minimum de logique dans tout ça quand même. Personnellement, je savais où se trouvait la salle commune des Serdaigles étant donné que j’avais raccompagné Daphné plus d’une fois.

« Si tu ne veux pas finir à l’infirmerie à peine arrivé, il vaut mieux pour toi que tu ne restes pas dans le coin. »

J’étais sérieux. Je ne donnais pas cher de sa peau s’ils arrivaient par groupe de dix.
Je soupirais. Décidemment…

« Aller viens, dépêche toi, j’ai pas que ça à faire. »

Je le dépassais et me mis à marcher en direction de la sortie des cachots qui n’était pas tout à côté.

Quand il éclata de rire en apprenant que je m’étais paumé, je ne pu que lever les yeux au plafond en soupirant doucement. Ce n’était pas ma faute si tous les couloirs étaient identiques dans cet immense château. Ni si mon sens de l’orientation laissait particulièrement à désirer dès que je me retrouvais enfermer à l’intérieur.

C’est mon premier jour…

J’avais dis cela sans masquer le ton légèrement désespéré de ma voix. Je n’avais pas envie d’être dans ce château, ça n’avait rien d’un secret.

Je suis allé qu’une seule fois dans mon dortoir pour le moment. Je suis sorti prendre l’air mais je me rappel plus quel chemin on avait prit pour y aller.

Quand il me parla de l’infirmerie, je fronçai des sourcils. Pourquoi est-ce que je devrais finir à l’infirmerie ? Enfin, vu ma manie de m’attirer des ennuis malgré moi, j’allais probablement y finir d’ici peu de temps mais plus pour des raisons de dégringolade d’un arbre. Qu’est-ce que je risquais dans un couloir de l’école ?

Pourquoi tu me dis ça… ?

J’avais posé la question tout en faisant demi-tour pour le suivre dans le couloir vu qu’il avait visiblement finalement décidé de m’aider contre toute attente. Il n’était peut-être pas aussi chiant qu’il en avait l’air après tout. En tout cas, je lui étais silencieusement reconnaissant de quand même venir à mon aide malgré le fait que je l’aille traité de Prince des Vantards.

Oh au fait si jamais moi c’est Josh. Josh Harper.

Certes, il ne me l’avais pas demandé mais étant donné qu’il m’avait dit comment il s’appelait, c’était la moindre des choses que je lui retourne la pareille.

Premier jour ? Ah ouais quand même ! Tout de même, d’où est-ce qu’il venait le petit nouveau pour être aussi perdu que ça ? D’un autre pays, c’était fort à parier.
Même si nous n’étions pas partis sur de bonnes bases, il me suivit quand même lorsque je lui demandais de me suivre. Mais il semblerait que j’avais attisé sa curiosité en lui annonçant que s’il venait ici seul, il allait finir à l’infirmerie. C’était triste d’être nouveau à son âge. Encore ceux qui sont en première année, nous les Serpentards, on leur annonçait la couleur directe pour pas qu’ils s’étonnent et s’ils ne prenaient pas au sérieux les avertissements, tant pis pour eux. Là… pour Josh (ouais parce qu’au passage il s’était présenté), on ne lui avait rien dit.

« Très bien… Alors ouvre grand tes oreilles parce que je me répéterais pas. »

Dire deux fois les choses, ce n’était pas ce que je préférais. D’ailleurs, quand on me demandait de répéter, j’envoyais chier la personne. Non mais sérieux, je n’avais pas une tête de perroquet.

« Ici, tu es dans les cachots. C’est ici que se trouve notre salle commune, les Serpentards. Le seul cours que tu auras ici, c’est cours de potion qui se trouve quasiment à l’entrée des cachots. Tu t’es aventuré trop loin en ces lieux et si tu tombes sur un groupe de verts et argents, je ne donne pas cher de ta peau. »

C’était la stricte vérité. J’étais témoin et je savais parfaitement de quoi je parlais. Et puis je ne voyais pas l’intérêt de lui dire : « Vas-y l’ami, fonce tête baissée plus loin ! Une surprise t’attend, digne d’un cadeau de Noel ! ». Sérieux, j’étais peut-être vicieux mais pas à ce point non plus. Et puis, je préférais m’en prendre à ceux qui m’avaient bien cherché. D’ailleurs, Josh faisait dès à présent parti de cette liste étant donné qu’il avait eu le malheur d’avoir une parole malheureuse à mon égard. Donc il n’avait pas intérêt à croire que parce que je l’aidais, j’avais oublié !

Mais c’était quoi pour une école où j’avais atterris ? Ok, des histoires de « clans » on en avait aussi en Australie mais c’était des petits groupes isolés rarement vraiment prit au sérieux. N’étant pas séparés par un système de maison comme ici, à Poudlard, on n’avait pas guerres internes.

D’ailleurs, dans mon ancienne école, j’e n’avais jamais vraiment eu de problème. Une ou deux prises de têtes avec un des fameux petits groupes voulant jouer aux durs oui mais sans plus. J’étais très bien intégrer, connaissait pour ainsi dire tout le monde (en tout cas tout le monde me connaissait), et y menait tranquillement ma vie d’étudiant dit « populaire ». Je n’étais pas stupide en point de penser que ce serait pareil ici mais quand même, je ne pensais pas que cette école était terrible au point de risquer ma peau si j’avais le malheur de me perdre dans le couloir visiblement réservés à une bande d’élèves. Plus ça allait de l’avant,m et plus j’avais envie d’envoyer une Beuglante à mes parents pour le signifier clairement mon avis sur leur décision de me traîner avec eux jusqu’en Europe au lieu de me laisser finir mes études chez nous.

Génial… Super… Je me demandais justement ce qui pouvait être encore pire que ce foutu château lugubre où je connais personne et cette satanée météo.

J’avais dis cela dans un soupire limite désespéré. En fait non, pas limite, totalement désespérer après réflexion. Pour couronner le tout, le seul type d’environ mon âge que je rencontrais jusqu’à présent semblait faire partie de ceux prêt à m’attacher toute la nuit à un arbre en caleçon.

Il y a d’autres trucs du genre que je ferais mieux de savoir tout de suite quant à faire ?

Tout en lui suivant, je tentais de mémoriser un maximum les lieux afin d’être sûr de me rappeler de faire demi-tour si jamais j’arrivais une fois de plus jusque là.

J’arquais un sourcil en l’entendant qualifier notre château de lugubre et la météo de l’Angleterre. Et bah ce type là était très loin d’être ravi d’élargir ses horizons… N’importe quoi ! Poudlard était la meilleure école de sorcellerie qu’on pouvait trouver, et Monsieur trouvait le moyen de râler.

« Bah qu’est-ce que tu fais là alors ? Si le château lugubre et la satanée météo ne te plaisent pas, tu n’avais qu’à rester dans ton pays. »

Non mais sérieusement quoi ?! Pourquoi est-ce les gens venaient alors qu’ils ne se plaisaient pas ici ? Fallait franchement être débile dans sa tête. Enfin… C’était son problème, pas le mien. C’était lui qui subissait, pas moi non plus. J’étais très bien dans ce château, même si mon père avait voulu faire comme mon grand-père, envoyer son fils à Durmstrang. Sérieux, je ne parle pas un mot bulgare et il voulait m’envoyer là-bas pour mes études. Le gars trop logique !

Je nous fis sortir des cachots pour atterrir dans le hall de l’école tandis que le garçon me demandait s’il y avait d’autres trucs à savoir. Je le regardais un instant avant de répondre :

« Interdiction d’aller dans la forêt interdite, à moins de vouloir être dévoré ou d’être accompagné d’un prof. Evite de regarder un Serpentard avec trop d’insistance et ne te mêle pas de ce qu’il ne te regarde pas. Après, je pense que t’as assez de cervelle pour juger ce qui n’est pas à faire. »

Et puis, je n’avais pas une tête de règlement non plus ! Je n’étais pas là pour faire le boulot de McGonagall. Comme tous les ans, lors du repas de la rentrée, nous avions le droit à un magnifique discours. Ca m’étonnait qu’elle ne lui ait pas fait le même. Au moins, tout ce qu’il y avait à savoir, il l’aurait su.