On était un mardi soir. Je venais de finir les cours j'étais donc encore en uniforme (un chemisier, la cravate rayée bleu et noir, la jupe plissée légèrement plus courte que la longueur règlementaire, ainsi que la fameuse robe de Poudlard) et avec mon sac de cours pesant littéralement une tonne.
Qu'est-ce que je faisais donc, plantée dans un couloir sombre et humide, devant la salle de potion, au lieu d'être blottie au chaud dans ma salle commune? Demandez donc au blondinet que j'attendais.
Leur prof devait forcément être un sadique car ce ne fut que dix minutes après la sonnerie que les élèves commencèrent à sortir. Ceux de Poufsouffle furent les premiers à quitter à la hâte l'atmosphère lugubre des cachots. Puis suivirent les Serpentards, tout à fait à leur aise.
J'eus le déplaisir de constater que Scorpius se trouvait dans les derniers. J'eus donc droit aux coups d'œil appuyés de la part de certains garçons et aux œillades assassines du fan club du Prince. Je leur rendis un sourire insolent en agitant la main de façon dédaigneuse. Elles s'en allèrent en chuchotant entre pestes.
Je me tournais ensuite vers la porte et vis avec soulagement l'adorable tête blonde de mon boy-friend sortir enfin de la salle...suivie de quelques uns de ses amis. Je me mordis la lèvres inférieure avec agacement. Je n'avais pas prévu de faire un rendez-vous à plusieurs.
Je m'appuyais contre le mur, attendant qu'il me voit. Lorsque son regard rencontra le mien il me fit son petit sourire en coin habituel (j'eus tout de même du mal à ne pas lui rendre la pareille façon potiche) et me déposa un baiser sur les lèvres.

- Salut toi, chuchotais-je, ravie.

Ses amis étaient toujours derrière lui et n'avaient manifestement pas l'intention de partir. Avec un léger soupir je me résignais à les saluer poliment, à défaut d'être gentille. La plupart étaient des Ecorchés mais ils n'avaient pas l'air trop insupportables. Contrairement aux autres petits crétins qu'on rencontrait d'habitude.
Je me demandais tout de même si Scorpius comptait vraiment rester avec eux ou non. Comme s'il avait deviné mes pensées il me prit la main et se pencha pour me murmurer quelque chose à l'oreille.

Le dernier cours de la journée était toujours le plus long pour la simple et bonne raison que c’était celui qu’on avait le plus hâte de quitter. Et comme j’étais comme tout le monde, je ne faisais pas vraiment exception.
Enfin toujours était-il que je prenais des notes sur un parchemin et lorsque ce que disait le prof était inutile, je tapais machinalement de la plume sur le bureau. Bon, ça ne faisait pas de bruit, mais ça passait le temps (pas vraiment, mais bon). Je n’étais pas le seul à être crevé si j’en jugeais les têtes qui m’entouraient.
Le prof continuait son cours, comme si de rien n’était. Il s’en foutait royalement qu’on soit fatigué ou pas. Ca lui faisait une belle jambe. Et dire qu’il était aussi passé par là par le passé. Tous les profs avaient subi comme nous et pas un seul ne s’était dit : « Bon aller, c’est la dernière heure, on va la jouer cool. » Si c’était pas navrant ça quand même… Enfin bon, c’était comme ça.

La sonnerie sonna, au plus grand bonheur de mes oreilles. Alors que tout le monde s’apprêtait à ranger ses affaires, le prof se stoppa dans ses paroles et déclara d’une voix forte que c’était lui qui décidait si c’était fini ou non. Sous plusieurs protestations, il reprit son cours et nous fûmes tous obligé de continuer à prendre des notes. Certains décidèrent de ne plus prendre de notes. Seulement voila, c’était une mauvaise idée parce qu’il avait le chic pour coller des interros sur les bouts de cours qu’il faisait après la sonnerie.
C’est bien dix minutes plus tard qu’il déclara avoir fini et qu’on pouvait y aller. Et bah c’était pas trop tôt ! Un peu plus et on allait commencer à se demander si on allait passer la soirée dans sa salle de cours. Tout ceux qui avaient rangé leurs affaires à la sonnerie sortirent en premiers. Personnellement, je n’étais pas spécialement pressé. Je rangeais donc tranquillement mes affaires. Quatre Serpentards (ceux que je considérais comme mes amis) m’attendaient tranquillement. Eux aussi avaient rangé leurs affaires à la sonnerie. Je callais mon sac sur mon épaule et nous sortîmes enfin de la salle de potion sous le regard noir du prof. L’ignorant superbement, je franchis la porte.
Machinalement, je regardais la tête sur le côté pour voir Daphné adossée contre le mur, je lui adressais un sourire. Je me dirigeais vers elle et l’embrassais.

« Salut. »

Je me tournais vers mes amis qui étaient restés planté là. Tous regardaient Daphné qui les saluait poliment. Chose qu’ils lui rendirent d’ailleurs. En même temps, il valait mieux pour eux. Tenant sa main, je me penchais à son oreille et murmurais :

« Ils voulaient juste savoir si la rumeur était vrai. Fais pas attention. »

Je me tournais vers eux.

« On se voit plus tard ! »

« A plus » me répondit celui de droite.

Ils se retournèrent et s’en allèrent de leur côté. Je me tournais vers Daphné avec un grand sourire collé aux lèvres.

« Que me vaut l’honneur de ta visite ? »

- Que me vaut l'honneur de ta visite?

Oooh cette fois il me sortait le grand jeu, avec son "vrai" sourire. S'il continuait j'allais sûrement lui sauter dessus... Je lui retournais son sourire.

- Parce que maintenant il me faut une raison? le taquinais-je. J'avais juste envie de passer la soirée avec toi.

J'étais on ne peut plus sincère. Je n'avais pas d'idée particulière, je voulais simplement rester tranquille avec quelqu'un avec qui je me sentais bien. Et justement avec lui je me sentais très bien...
J'aurais voulu retourner dans le parc mais le temps n'était pas au beau-fixe. Je m'étais donc mise en devoir de trouver une pièce sympa. Et justement au cours d'une de mes explorations du château, et plus particulièrement de ses sous-sol, j'étais tombée sur un cachot assez singulier. Il n'était pas froid et humide, mais aménager, avec des canapés, des fauteuils, des tentures et même une cheminée en état de marche! Au vu de la couleur dominante (le vert), j'en avais déduis que c'était une bande de fêtards de serpentards qui devait l'avoir rénové.
Je soumis mon idée à Scorpius. Il eut l'air plutôt emballé. Ravie, je lui pris la main pour l'entraîner à ma suite. Après quelques minutes de marches nous parvînmes devant une porte qui paraissait tout à fait ordinaire.
Je la poussais et constatais qu'elle était déserte. Encore heureux, car si j'avais débarquée dans une fête entre "verts" accrochée à leur star j'aurais sûrement eu l'air...décalée?
J'allumais le feu de cheminée d'un coup de baguette magique et m'allongeais avec délice sur un des confortables divans. Scorpius eut tôt fait de me rejoindre. Cette fois ce fut moi qui pris l'initiative de l'embrasser. J'avais un furieux besoin de tendresse ce soir, et notre baiser devenait de plus en plus langoureux. Je me repais de sa peau, de l'odeur de ses cheveux et de ses lèvres... J'aurais voulu continuer mais le bruit du loquet qu'on soulevait nous interrompit. Je me détournais du beau blond pour découvrir avec horreur que ce que j'avais redouté plus tôt était en train de se réaliser. Trois serpentards se tenaient dans l'embrasure de la porte, visiblement surpris aussi du spectacle qu'ils découvraient. En même temps c'était pas tous les jours qu'ils pouvaient voir un serpentard et une serdaigle enlacés sur un canapés dans les cachots...
Sous le choc moi aussi je ne trouvais qu'une réplique, fort peu intelligente je le reconnais, à exprimer:

- Euh...

- Parce que maintenant il me faut une raison ? J’avais juste envie de passer la soirée avec toi.

Un sourire se dessina sur mes lèvres. Non, il ne lui fallait aucune raison précise. C’était une question comme une autre. Quoi que stupide, je devais l’avouer. Pourquoi je l’avais posé ? C’était une bonne question. Fallait pas chercher !
Daphné me proposa d’aller dans une salle du cachot qu’elle avait trouvé, il y a peu. J’acceptais volontiers l’idée.

Main dans la main, nous nous rendions dans à cette salle qui se trouvait à quelques minutes de là où nous étions précédemment. Lorsqu’elle s’arrêta devant une porte pour l’ouvrir, je reconnus la fameuse salle en question. Et bien oui, je n’étais pas un ignare de première catégorie. Je savais où se déroulait la plupart des fêtes qu’organisaient les gens de ma maison (j’étais souvent convié, bien que je n’y suis allé que quelques fois).
La salle était vide. Je m’en étais un peu douté, mais à voir l’expression de Miss Pipelette, je savais qu’elle redoutait qu’il y ait du monde. Chose compréhensible
La lumière du feu de cheminée éclairait la salle qui se trouvait dans l’obscurité. Offrant ainsi une lumière tamisée.
Je rejoignis Daphné qui s’était allongée (pour ne pas dire avachie) sur un des canapés. Ce fut elle qui m’embrassa lorsque je fus à peine assis. De baiser simple, nous passions à de plus en plus langoureux. Et (il fallait dire ce qui était) mes envies ne faisaient qu’augmenter de plus en plus (sans pour autant perdre le contrôle).
Rien n’aurait pu briser ce qu’il se passait. Rien ? Ouais c’était sans compter le bruit du loquet de la porte. Ce bruit eut pour effet de tout stopper et d’un quasi même mouvement, Daphné et moi tournâmes la tête pour découvrir trois de mes camarades de maison qui semblaient surpris de nous voir. Je levais les yeux au ciel et soupirais.

« Surprise partie ? » fit l’un des trois Serpentards.

Je fronçais les sourcils.

« Sans vous. » répliquais-je.

« Oh ça va, Malfoy, c’est pas comme si on avait fait exprès ! La salle t’es pas réservée à ce que je sache. »

Je me levais et m’avançais vers la porte.

« Maintenant que j’y suis, elle l’est ! »

Je fermais la porte sans plus de cérémonie. Je scellais la porte à l’aide sur sortilège « Collaporta » et un étrange bruit de succion se fit entendre. C’était l’inconvénient avec ce sort : il y avait toujours ce bruit qui me faisait grimacer.

- Surprise partie?

Je reconnus alors les trois serpentards qui étaient sortis de la salle de potion avec Scorpius. J'étais presque soulagée car ce n'étaient pas les pires, mais tout de même agacée par leur interruption.
D'ailleurs le blondinet devait penser pareil car il répliqua :

- Sans vous.

Aïe! Ça n'allait pas forcément plaire ça...

- Oh ça va, Malefoy, c’est pas comme si on avait fait exprès ! La salle t’es pas réservée à ce que je sache.

Je suivais l'échange comme un match de tennis.

- Maintenant que j’y suis, elle l’est !

Et il se dirigea droit sur la porte pour la refermer sèchement et la sceller par un sort. La grimace qu'il fit au bruit de succion qui s'ensuivit fut la goutte qui fit déborder le vase. Je me mis à rire. Le serpentard pouvait se donner un genre mystérieux et torturé mais on ne pouvait pas dire qu'il manquait de franchise. C'était d'ailleurs son légendaire franc-parler qui le rendait désagréable aux yeux de certaines personnes. Même si ses autres qualités rattrapaient largement ce petit défaut.
Enfin moi ça me plaisais. Je me levais à mon tour et m'approchais pour lui dire:

- Laisse-les entrer. Dans un sens ils ont raison, c'est une salle ouverte à tout le monde et je ne pense pas avoir véritablement le droit de me la réserver...

Je le pensais sincèrement. Enfin lui pouvait peut-être se le permettre... Mais j'étais aussi curieuse de rencontrer des amis du "Prince". Après tout ils avaient peut-être pleins de détails croustillants à me révéler sur Scorpius...
Enfin vu sa tête il n'avait pas l'air très emballé. Je ne voulais pas le forcer. Passer la soirée avec lui seulement me suffisais amplement, mais j'étais aussi bien tentée par la deuxième solution. Et puis ça faisait longtemps que je n'avais pas fait de petite fête.

A non mais sérieux, ils avaient beau être gentils, qu’est-ce qu’ils pouvaient être lourds parfois.
A quelques mètres de là, Daphné était morte de rire. Et bah…
Je levais les yeux au ciel tandis qu’elle se levait pour venir vers moi.

- Laisse-les entrer. Dans un sens ils ont raison, c’est une salle ouverte à tout le monde et je ne pense pas avoir véritablement le droit de me la réserver…

Mouais… en même temps, elle n’avait pas totalement tord. Mais n’empêche que là, je les trouvais plus que lourd. Enfin bref…
J’annulais le sort et ouvris la porte. Ils étaient toujours là, plantés comme des piquets. Ils n’avaient pas bougé ! Je soupirais.

« Vous avez d’la chance, ça aurait tenu qu’à moi j’vous aurais envoyé promener. »

« On sait ! » dirent-ils en cœur.

J’esquissais un sourire. Décidemment, je ne pouvais vraiment pas leur en vouloir longtemps. C’étaient les seuls à me connaître réellement. Les autres, c’était du superflu.
Ils entrèrent donc dans la salle. Je refermais la salle derrière moi et attendis…

Avec un petit air boudeur (so cute!) Scorpius alla déverrouiller la porte.

- Vous avez d’la chance, ça aurait tenu qu’à moi j’vous aurais envoyé promener. fit-il avec sévérité.

- On sait! répondirent-ils d'un bel ensemble.

A cette réflexion je me mis à rire de nouveau. Même Scorpius parut avoir du mal à se retenir de sourire. Il referma la porte une fois que les trois serpentards lui furent passé devant et revint s'asseoir à côté de moi. Ses trois amis se présentèrent.
Le premier était de taille moyenne, avec une tignasse de cheveux bruns qui retombait sur sa frimousse d'ange.

- Gabriel Huston, m'informa-t-il avec un sourire.

Le second était assez grand, possédait des yeux d'un bleu glacé et semblait le plus mature des trois.

- David Thomas, me dit-il d'un voix claire.

Enfin le troisième, qui ressemblait beaucoup à Scorpius, se présenta. Il était d'un blond moins pâle, mais possédait aussi des traits fins et pointus. Il s'empara de ma main et la frôla de ses lèvres.

- Jake Van Alen.

Wouah! Je ne savais pas qu'il existait encore de tel gentleman... Je me sentis sous le charme pendant quelques instant puis me repris en même temps que je retirais ma main de la sienne.

- Daphné Delacour, enchantée, répondis-je à mon tour en souriant.

- On sait, firent-ils de nouveau en chœur.

Je m'étais déjà fait un avis sur chacun d'entre eux. Gabriel semblait être le plus facétieux et arborait constamment un petit sourire en coin. David était, à mon compte, le plus sympathique, avec une lueur de franchise dans le regard. Quant à Jake s'était visiblement le Don Juan de la bande. Et sûrement celui dont je me méfiais le plus.
Néanmoins je commençais à réviser mon jugement sur les serpentards. Peut-être n'étaient-ils pas tous aussi maléfiques qu'ont le prétendait.

- Passons aux festivités, lança Gabriel. Après tout on a quelque chose à fêter aujourd'hui : Monsieur Malefoy qui a enfin réussit à trouver une jeune demoiselle digne de lui. Dommage pour nous d'ailleurs...

Il m'adressa un clin d'oeil et se mit à sortir plusieurs bouteilles remplies d'un liquide ambré de son sac. De l'hydromel certainement. De son côté David avait posé des verres sur la petite table basse devant nous. Quant à Jake il continuait à me fixer en silence.
Je n'étais pas d'un naturel timide, mais son regard me mettait mal à l'aise. Je me rapprochais donc un peu de Scorpius, jusqu'à ce que nos bras se touchent. J'espérais simplement que quelques verres arriveraient à me détendre.

Une fois que la porte fut fermée, je retournais m’asseoir auprès de Daphné. Vint ensuite la série de présentation. Ce fut Gabriel qui se présenta en premier. Comme à peu près à chaque fois. A croire que c’était lui qui lançait le truc et les autres suivait. Puis vint David qui resta simple dans les formalités. Par contre pour ce qui était de Jake… Je ne pus m’empêcher de crisper légèrement la mâchoire. Quand Daphné retira sa main, Jake me lança un regard en coin et je ne pus m’empêcher de le fusiller du regard.

- Daphné Delacour, enchantée.

- On sait.

Je levais les yeux au ciel. Avec leur « on sait », j’allais passer pour quoi, moi ? Le type qui avait raconté tout ce qu’il y avait à raconter sur sa copine ; à tous les coups c’était pour ça. Or ce n’était pas vrai ! Enfin, pas totalement. Certes, ils m’avaient posé quelques questions auxquelles j’avais plus ou moins répondu. Enfin, sur celle de son identité, j’avais répondu. En même temps, ils le savaient déjà, mais ils avaient juste demandé confirmation.
Le truc, quand on était quelqu’un comme moi, c’était que les infos allaient plutôt vite. Surtout quand on savait que pot de peinture avait cafté à qui voulait l’entendre.

- Passons aux festivités. Après tout on a quelque chose à fêter aujourd’hui : Monsieur Malefoy qui a enfin réussit à trouver une jeune demoiselle digne de lui. Dommage pour nous d’ailleurs…

Je secouais la tête en souriant. Gabriel avait toujours quelque chose à fêter. Que ce soit une bonne note qu’il a eu comme une connerie du genre : « C’est le premier week-end du mois ! »
Les trois semblaient s’être consultés car chacun avait ramené l’hydromel et les verres. Seul Jake ne bougeait pas d’un pouce et continuait de fixer Daphné.
Je la regardais d’un air agacé et attrapais un coussin que je lui balançais en pleine tête. Je ne ratais pas ma cible d’ailleurs, car une fois que le coussin atterrit à terre, Jake me regarda surpris.

« T’étais en bug intersidéral » annonçais-je.

« Bah… »

« Laisse tomber. »

Je l’aimais bien, mais sérieux, parfois il me tapait sur le système.
Je pris la main de Daphné dans la mienne et lui caressais machinalement le dos de la main avec mon pouce.

J’attrapais un verre, comme tout le monde. Jake ne répondit rien quand je lui dis de laisser tomber. En fait, il valait mieux pour lui qu’il ne réponde pas. Il n’était pas assez timbré pour ça.

- Maintenant on va jouer. A "je n'ai jamais".

Ah ! Je l’attendais celle là. Comme toujours Gabriel avait des idées de jeux pourris, mais au moins, on ne s’ennuyait pas. Sauf que là, quelque chose me disait que ça allait tourner au vinaigre. Intuition masculine. Ouais, même les garçons avaient des intuitions ! Comme quoi, il n’y avait pas que les garçons.
Gabriel rappela les règles du jeu. D’ailleurs ce fut lui qui annonça le truc.

- Je n’ai jamais… embrassé un garçon.

Evidemment, nous regardâmes Daphné vider son verre d’une traite. Verre que David s’empressa de remplir à nouveau. Le jeu allait durer jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’hydromel sur la table.

- Je n’ai jamais trompé ma copine.

Alors là pour le coup, je ne me sentais pas concerné contrairement à Gabriel et Jake qui vidèrent leurs verres puis le remplir à nouveau.
Gabriel devança Jake en donnant la phrase suivante :

- Je n’ai jamais eu peur du noir.

Ah ? Non, là pour le coup, c’était pour moi. David, Daphné et moi vidâmes nos verres. Je n’avais pas peur du noir en lui-même, c’était plutôt un truc qui m’avait fait flipper étant gamin et quand la nuit arrivait, je flippais. On avait résumé ça à la trouille du noir.
Jake prit la parole (depuis le temps qu’il en mourait d’envie).

- Je n’ai jamais embrassé de Scroutt.

Mouais bon… Il n’avait plus intelligent comme truc ?
Je compris ensuite la supercherie. L’enfoiré ! Il l’avait fait exprès. David et Gabriel me lancèrent un regard inquiet. Il y avait de quoi…

- Alors mon gage sera pour Daphné. Embrasse-moi.

De nouveau je me crispais mais la réplique bien sentie de la concerné m’arracha un sourire.

- Ce n'est qu'un jeu! Je suis sûr que Scorpius n'y verra aucun inconvénient.

Il me regarda avec un sourire. Que je ne lui rendis pas d’ailleurs. Pour le coup, il pouvait aller se faire foutre et profondément !
Seulement voila, c’était le jeu. Je cherchais une faille. Il fallait une faille à se truc là. Gabriel me regardait pendant que mon regard s’était quelque peu plongé dans le vide. Je levais ensuite la tête vers lui.

« Une fois le gage donné, impossible de le modifier, non ? » lui demandais-je.

« Bah non. Une fois donné, on le change plus. A moins qu’il soit vraiment dangereux. » me répondit-il.

Je regardais Jake qui abordait la tête de celui qui se demandait ce qu’il se passait. Je regardais ensuite Daphné.

« Il a pas dit où. C’est à toi de choisir… Et il n’a pas le droit de bouger un poil sous peine de ne plus jouer et de passer un sale quart d'heure ! »

Jake écarquilla de grands yeux mais se rembruni aussi sec. Quand à moi, je le regardais avec un sourire mauvais. Je savais qu’il allait revenir à la charge. Sauf que cette fois-ci, je m’occuperais personnellement de son compte.

- J’accepte.

En même temps, elle n’avait pas trop le choix pour le coup. Je la regardais déposer un simple bisou sur la joue de Jake. Ce dernier me fixait et je faisais de même. Je sentais Gabriel et David qui nous regardaient comme un match de Quidditch.
Daphné revint à sa place. Le jeu pouvait reprendre.

- OK à moi. Je n’ai jamais… eus d’aventures d’un soir.

Cul sec à la grec ! Tout le monde l’avait fait au moins une fois. Bon pour ma part, c’était pas qu’une seule fois, mais bon… passons les détails, tout le monde n’était pas forcé d’être au courant du nombre exact. Même moi je ne le connaissais pas. Dans le feu de l’action, je ne m’amusais pas à compter.
Du coin de l’oeil je vis Jake qui allait l’ouvrir mais Daphné le devança en donnant la parole David. Ce dernier se mit à réfléchir jusqu’à :

- Je n’ai jamais… piquer la petite copine d’un ami.

Arf… Décidemment, on aurait pu jouer à action ou vérité, je pouvais être certain que j’aurais eu le droit à la question. Je bus mon verre. J’avalais ma gorgée lorsque David déclara que c’était à moi. Ah ?
J’opinais du chef et réfléchis quelques instants. Je relevais ensuite les yeux vers Jake.

« Je n’ai jamais subi la colère d’un Malfoy. »

Gabriel et David vidèrent leur verre. Moi de même d’ailleurs. Bah ouais, je n’avais pas précisé quel Malfoy. Pour ma part, le paternel c’était amplement suffisant.
Pour ce qui était de Gabriel et David… Un petit règlement de compte qui a fait qu’on est devenu ami.
Les seuls à avoir gardé leur verre plein furent Jake et Daphné. Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je regardais Jake.

« Jake. Ton gage sera de ne plus rien tenter envers Daphné qui puisse me foutre les nerfs en coton. »

« Ca c’est bien pensé ! » déclara Gabriel.

« Jake… T’es OUT pour le coup ! » ne put s’empêcher de rire David.

Bon, au moins un truc de fait. C’était déjà pas mal non ?
C’était quand même bizarre… Maintenant que j’y pensais, je ne m’étais jamais énervé contre Jake. C’était d’ailleurs étrange étant donné qu’en ce moment il m’énervait rien qu’à le voir… Enfin bon.

« A toi Jake » lui fis-je avec un sourire.

Jake soupira et se mit à réfléchir à ce qu’il pouvait sortir cette fois.
Je me callais contre le canapé et attendis, tout comme le reste de la salle. Finalement, au bout de quelques secondes, il reprit la parole.

« Je n’ai jamais… pris de la drogue pour sorcier. »

D’une traite il vida son verre. Tout comme moi et David d’ailleurs. Pour ma pomme, c’était une fois pendant une soirée. D’ailleurs, je ne me souvenais même plus comment j’en étais arrivé à ça.
Jake se tourna vers Gabriel qui avait toujours son verre plein.

« T’as jamais essayé ? »

« Bah non… Et alors ? »

« Pour rien » répondis-je. « Il a décidé d’être chiant ce soir ; et encore plus que d’habitude. »

« Gage à Gabriel » fis Jake.

L’intéressé haussa les épaules. A ce type on pouvait lui donner tout et n’importe quoi, on pouvait être certain qu’il le ferait. Il n’avait peur de rien.
Jake se mit à réfléchir quelques instants.

« Tu vas aller frapper à la porte des appartements de Trelawney et tu vas lui dire que sa prédiction sur la fin du monde est sur le point d'être réalisé. »

« Maintenant ? » demanda Gabriel.

« Si vous vous sentez en état de bouger… » fit Jake à l’adresse de tout le monde.

Après un petit débat sur qui irait accompagner Gabriel jusqu’aux appartements de Trelawney, il fut convenue que nous y allions tous. Même Jake. On ne pouvait pas tout avoir, malheureusement.
Autant dire tout de suite que nous n’étions pas beaux à voir. Ceux qui avait bu le plus tanguait dangereusement sur le côté tandis que d’autre avait le regard un peu voilé. Je tenais Daphné par la main pendant que nous marchions vers les escaliers magiques. Ce soir, il allait falloir faire gaffe à pas se pommer car nous étions tous un peu… Hors sens de l’orientation. Je ne savais même plus où était le nord du sud. C’était pas malin de ma part, mais j’étais certain que je n’étais pas le seul.
Nous commencions à gravir le premier escalier qui nous mènerait au point le plus haut du château quand la baguette de Gabriel qui nous éclairait s’éteignit.

« Mais qu’est-ce que tu fous ? »

- Taisez-vous y’a quelqu’un pas loin.

Ah ? Il n’y avait donc pas de quoi râler. Personnellement, j’étais pas d’humeur à courir au risque de me manger tout ce qu’il y aurait sur mon passage alors… Enfin bref.
Nous étions silencieux jusqu’à ce qu’un petit cri ne se fasse entendre à ma gauche. Je sentis quelque chose essayer de m’attraper, je compris assez rapidement que c’était Daphné qui était entrain de se casser la figure. Cependant, avant que je n’aie pu la rattraper, elle était déjà trop en arrière.

- Alors on se lasse de Malefoy ?

Lui, il n’allait pas passer la soirée en bon état ! Il allait finir défigurer avant minuit, c’était sur et certain ! J’attrapais ce qui me semblait être la main de Daphné et la tirais vers moi. Je sortis ma baguette que j’allumais et plantais mon regard dans celui de Miss Pipelette avant de le lever vers Jake.

« Merde Malfoy, qu’est-ce que tu fous ! On va se faire griller ! » fit David.

« Qui est là ?! » fit une voix un peu plus haut.

« Le prof de potions ! Scorp’ éteins, faut qu’on se casse ! »

Parce que si je n’éteignais pas la lumière nous allions être marron, j’obéis sans rien dire. Cependant, je n’éteignis pas complètement. S’il fallait courir je préférais voir où j’allais plutôt que de me manger un mur et m’assommer. Je réduisis l’intensité de la lumière afin de pouvoir voir à devant moi.
David déclara que c’était le moment de se tirer à toute vitesse. Personne ne protesta. Pour une fois, tout le monde était d’accord. Descendant les escaliers aussi vite qu’on pouvait, sauf qu’à un moment Jake s’arrêta pour faire on ne sait trop quoi sur le mur. Brusquement un passage secret apparut.

- Grouillez-vous rentrez ici !

Pour une fois, je ne jouais pas les fines bouches. J’embarquais Daphné avec moi et entrais. Une fois que tout le monde fut entré dans le passage, le mur réapparut. Nous restâmes debout et sans bouger, ni même respirer jusqu’à ce que toute alerte soit passé. Des soupires de soulagement s’élevèrent. Et il y avait de quoi. Franchement, j’étais persuadé qu’on était un peu fait comme des rats, mais non. Ce n’était pas encore maintenant qu’on allait se faire prendre.
Je sentis la main de Daphné me lâcher. Je la regardais se laisser glisser contre le mur jusqu’à être assise au sol. David l’imita.

- Encore une chance que je connaisse ce passage secret.

Je tournais la tête vers Jake et roulais des yeux.

« Si tu pouvais mettre ton cerveau à profit un peu plus souvent… »

Jake ne répliqua pas. Il choisit de m’ignorer, mais je savais qu’il m’avait entendu.

- Bon on peut rejoindre les escaliers par ce chemin. On le prend ?

Avait-on d’autre choix ? Pas vraiment.
Aussi il fallait accepter. Jake passa en tête. En même temps, il n’y avait que lui qui connaissait le chemin, donc…
Tout en tenant la main de Daphné, j’étais contraint de suivre Jake. En même temps, je n’allais pas être le seul abruti à retourner de là d’où on venait. Pas au risque de me choper une heure de colle. Une m’avait suffit et on avait passé la soirée à se faire chier bien profondément.
Personne ne disait rien. Je ne voyais pas trop ce qu’on pouvait dire, mais bon…

Enfin le passage déboucha sur l’escalier. Je constatais qu’on était beaucoup plus haut que précédemment. Mais de là à dire qu’on ne croiserait plus personne, c’était difficile à dire.

« On continue de monter ? » demanda David.

« Bien sur qu’on continue ! » répliqua Jake. « A moins bien sur que Gab’ se dégonfle pour ce soir après ce qu’il vient de se passer… »

« Ma main dans ta tête ça va le faire aussi… » fit Gabriel en passant devant.

Un sourire de victoire se dessina sur le visage de Jake. Je levais les yeux au ciel. Le niveau volait haut, ça se voyait…

Nous continuions donc de monter les marches des escaliers en direction des appartements de Trelawney. Sérieusement, ça commençait à me gonfler de monter les escaliers, surtout qu’il n’y avait pas qu’une vingtaine de marches.
Enfin nous arrivâmes devant la fameuse porte. David déclara que c’était à Gabriel d’agir. Effectivement, c’était à lui de jouer. Cependant, alors qu’il s’apprêtait à frapper, Daphné l’interrompit.

- Attends ! Si tu veux vraiment faire croire à la fin du monde tu devrais peut-être te déshabi… te débrailler, pardon, un peu plus.

Elle me lâcha la main pour arranger un peu le tout. Il fallait avouer que c’était plutôt bien pensé. Une fois que Gab donnait l’impression d’être tombé du lit et de s’être habillé à la hâte, Daphné revint vers nous. Je lui attrapais la main et nous allâmes directement nous planquer au premier coin du couloir.
On entendit alors Gabriel frapper à la porte et d’un même mouvement le reste du groupe se pencha un peu pour voir le résultat.

- C’que c’est ?

Houla… C’était clair qu’on la tirait du lit.

- C’est terrible madame. La prédiction que vous aviezfaite sur le sorti du monde… Elle est en train de se réaliser ! Qu’est-ce qu’on doit faire.

Y’avait pas à dire, il était doué niveau comédie. Trelawney le cru immédiatement. En même temps, Gabriel affichait un de ces airs terrifiés. Le prof de Divination était toute affolé. A peine Gabriel eut-il fini de parler qu’elle lui répondit :

- Mon dieu ! Retournez auprès de vos proches, des gens qui vous sont chers et dites leur au revoir. Je dois vous laissez, j’ai moi-même des affaires à régler.

Rien que ça ? Dire au revoir à ses proches…
Lorsque la porte fut refermée, un éclat de rire général se fit entendre. Gabriel revint vers nous en se tenant les côtes.

- La classe non ? Espérons juste qu’elle ne va pas appeler le Ministère pour les prévenir.

« Aucun risque, il faudrait d’abord qu’elle sache envoyer du courrier. »

C’était à peine si elle savait écrire, alors il ne fallait pas trop lui en demander. Nous en avions fini avec cette étape. Aussitôt, Gab’ enchaina en proposant un autre jeu : le chat. Mouais pourquoi pas… En tout cas, Jake eut l’air vachement emballé par l’idée car aussitôt il enchaina sur les règles du jeu.

- Bonne idée, mais on retourne dans les cachots. On a interdiction d’utiliser nos baguettes, sauf pour le chat. Lorsqu’il trouve quelqu’un il a le droit de le transformer en chat comme il veut. En gros au lieu de simplement toucher la personne il peut la frapper, la prendre dans ses bras, l’embrasser…

Il fallait s’en douter qu’il allait sortir une connerie dans le genre. Enfin ouais, pourquoi pas faire un truc dans le genre.

« Hé, Jake, n’oublie pas que ton gage dure longtemps » fit David.

Jake leva les yeux au ciel.

« Bon, c’est oui ou non ? » pesta-t-il visiblement pas content qu’on lui rappelle ce passage.

Franchement, pour le coup, David marquait un point.

« A-t-on vraiment le choix ? »

Parce que comme je l’avais prédit, on ne nous laissa pas vraiment le choix, nous retournâmes donc au château avec Jake en tête du cortège et fier comme un paon. A croire que ça l’éclatait de jouer les guides.
Contrairement à tout à l’heure, le fameux passage secret était beaucoup plus long qu’à l’aller. Ce qui me parut soudainement logique lorsque nous débouchâmes enfin dans les cachots. Un cachot pour être précis. Au moins, nous n’avions pas encourut le risque de croiser un prof. C’était plutôt intelligent de sa part.

- Bien, c’est ici qu’on donne le départ. Je me porte volontaire pour être le premier chat. Vous pouvez partir. Mais attention ! Pas d’équipe, ou d’alliance ou je ne sais quoi !

Ben voyons… Il fallait s’en douter. Il inventait des règles au fur et à mesure du jeu. Bientôt ça va être, quand je vous donne le top départ, vous bougez pas pour que je puisse vous trouver facilement.
Enfin bon, il fallait y aller. Nous sortîmes donc du cachot pour se retrouver dans un couloir plongé dans la pénombre. Je résistais à l’envie d’allumer ma baguette, mais ça allait être un bon moyen de se faire repérer.
Gabriel et David se retirèrent aussi sec, chacun d’un côté. Il ne restait plus que Daphné et moi, toujours devant la porte qui s’était refermée derrière nous. J’attendais patiemment de savoir de quel côté elle voulait se retirer pour partir d’un autre. Plus on serait dispersé plus on ferait galérer Jake ! Et j’avouais que c’était délectable de penser de cette façon. Cependant, contrairement à ce que j’aurais pensé, Daphné ne s’en alla pas tout de suite car elle s’avança vers moi, jusqu’à se retrouver contre moi. Elle prit mes mains dans les siennes et je ne pus m’empêcher de fermer les yeux lorsque je sentis ses lèvres dans mon cou. Elle remontait jusqu’à ce que mes lèvres avant de se poser définitivement dessus. Dans une synchronisation quasi parfaite, elle lâcha mes mains, comme je lâchais les siennes. Un de mes bras passa autour de sa taille tandis que mon autre main se posait sur sa joue. La façon dont elle m’embrassa (parce que c’était elle qui avait pris une sacrée initiative) était loin de me laisser indifférent. Je prenais un certain plaisir à répondre à ce baiser jusqu’à ce qu’un bruit sourd fasse tout arrêter. Daphné me regarda une dernière fois avant de partir comme fleur. Je ne pus m’empêcher de sourire bêtement. Ah ce qu’on peut être abruti dans ces moments là ! Bref, toujours était-il que l’autre abruti il allait pas tarder à sortir de la pièce et que j’étais toujours devant. Je quittais donc ma place pour partir à la recherche d’un endroit où aller me planquer.

Je ne savais vraiment pas où me planquer. C’était tout sauf simple de trouver une bonne planque dans les cachots car à moins d’ouvrir une salle et de se mettre dedans, c’était tout ce qu’on pouvait faire. Ce jeu commençait sérieusement à me taper sur le système nerveux. Sauf que je n’avais pas d’autre choix. Et puis, il était interminable ce jeu… Enfin bon, bref… Je comptais sincèrement sur David pour ouvrir aussi sa bouche, parce qu’il n’avait pas l’air plus emballé que moi à l’idée de faire un nouveau jeu.
J’allais et venais dans les couloirs avec la fâcheuse impression de tourner en rond. En plus, on y voyait que dalle, donc impossible de dire où j’allais, ni même où j’étais ! Je pouvais être à l’autre bout du château que je ne m’en serais même pas rendu compte !
Soudain, je vis un mur éclairé. Je fis demi-tour et me dirigeais vers le couloir d’où je venais. Quelque chose me disait que j’étais tombé sur le chat… Ce qui n’était pas vraiment tip top comme nouvelle. Enfin, c’était Jake et perso, le voir me mettait les nerfs à cran.
Je m’adossais contre le mur. S’il venait par là, je pouvais être certain qu’il me trouverait, mais ce n’était pas comme si j’en étais mécontent car je pouvais mettre fin au jeu. Tant pis pour les remarques.
Cependant, de longues minutes s’écoulèrent et je ne vis aucun rayon lumineux. Jake était-il allé ailleurs ? C’était une question à laquelle il me fallait une réponse. Je revins un peu sur mes pas jusqu’à retourner dans le couloir que j’avais quitté. Personne… Pas un seul rai de lumière. C’était… Etrange. Ma suspicion prit le dessus sur tout autre chose. Il n’y avait pas d’autre endroit où aller que le couloir où j’étais donc, à moins d’avoir fait demi-tour… Non, il n’avait pas fait demi-tour car j’avais entendu ses pas se rapprocher et non s’éloigner. Ce qui signifiait qu’il était dans le coin.
J’allumais ma baguette pour y voir plus clair. Tant pis si je manquais à la règle. Je remarquais alors ce que je n’avais pas remarqué au début : des portes. Il était rentré dans l’une d’entre elles. Seulement voila, s’il n’y avait personne derrière ses portes, il aurait du en ressortir aussi sec. S’il avait trouvé quelqu’un, il se serait carapaté directe pour la simple et bonne raison que la personne était devenu chat, et je l’aurais entendu courir.
Mon cerveau marchait à plein régime. La seule chose qui aurait pu le faire trainer plus longtemps c’était…

« Merde ! Daphné ! »

Quand je vous disais que je marchais en plein régime.
Seulement voila, quelle porte ? Il n’y en avait pas qu’une (sinon, la tâche aurait été simple, mais rien n’est simple dans la vie !). Je les détaillais une par une. Franchement, je n’allais pas m’amuser à toutes les ouvrir, si ? Bah à croire que je n’avais pas d’autre solution. Je m’avançais vers une et arrêtais mon geste lorsque je vis qu’une des portes un peu plus loin avait de la lumière qui passait par-dessous la porte. BINGO !
Je me dirigeais à grands pas vers la porte et l’ouvris. Ce que je vis me bloqua quelques instants. J’étais… OH GOD ! J’avais compris ce qu’il se passait, mais avant que je n’aie pu l’exprimer clairement, j’agis.
Je me précipitais sur Jake et le tirais en arrière. J’avais visé juste en comprenant que Daphné s’était cachée ici. Je pris son visage entre mes mains et lui levais la tête vers moi.

« Ca va ? »

Question conne, mais automatique. Combien de fois j’avais eu envie de dire que la question était stupide puisque j’avais la réponse moi-même.
Je la regardais quelques secondes. Ses yeux étaient noyés de larmes.

« Malfoy… Faut toujours que t’arrives aux mauvais moments ! »

Je lâchais Daphné et me tournais vers Jake qui semblait fier de lui. Il n’y avait vraiment pas de quoi l’être.

« Au bon moment tu veux dire. T’es donc tombé si bas que ça ? T’es tellement en manque que t’es obligé d’essayer de te faire la copine d’un autre ? »

Jake haussa les épaules.
Je me sentais… Etrangement calme… Moi qui m’attendait à autre chose venant de moi. Surtout que jusqu’ici j’étais prêt à lui en coller une.

« Une nana ou une autre. Quelle différence ? Tu le sais aussi bien que moi. »

C’était le coup de trop. Je m’avançais vers lui et lui collais mon poing dans la figure. Malgré le fait qu’il mesurait au moins trois bon centimètres de plus que moi, j’atteignis son nez sans le moindre souci. Jake se courba en deux, tout en tenant son nez qui avait fait un drôle de bruit.

« Sauf que celle là, c’est pas n’importe quelle nana ! C’est la mienne ! »

Je l’attrapais et l’approchais de mon visage pour qu’il voit bien ce que j’avais à lui dire.

« Encore un coup comme celui là, Jake. Encore un, et je te jure que ton cadavre reposera au beau milieu du lac sans que jamais personne ne te retrouve. »

Je le lâchais et me tournais vers Daphné qui n’avait pas bougé d’un pouce. Je lui attrapais la main et l’entrainais avec moi en direction de la sortie. Fini de jouer, j’en avais plein la tête.
Je marchais dans les cachots, je ne sais où, mais j’y allais. Daphné me suivait. En même temps, elle n’avait pas le choix. Il était hors de question que je la laisse avec l’autre. Quand je jugeais qu’on était assez loin (mais impossible de dire où), je m’arrêtais et attirais Daphné contre moi pour la prendre dans mes bras.

Daphné s’agrippa à moi. Je la berçais doucement parce que c’était la seule chose que j’avais trouvé à faire. J’attendais patiemment qu’elle ait reprit ses esprits. En attendant, j’avais les yeux rivés vers l’obscurité du cachot (quelque fois que l’autre abruti apparaisse).
Après quelques minutes, j’entendis un merci au creux de mon cou qui eut pour effet de me faire frissonner. Je reculais légèrement –juste assez pour la regarder. Je l’embrassais alors puis déclarais :

« Aller, je te ramène à ta salle commune. »

Je pris sa main.
Bon, tout d’abord, il fallait sortir des cachots. C’était une autre paire de manches, mais tous les couloirs menaient au même au bout d’un moment, donc ça allait être simple de retrouver son chemin… Enfin fallait l’espérer.
Je tournais un peu dans tous les couloirs qui se présentaient à nous. Nan j’étais pas perdu !
Au bout d’un moment, nous atterrissâmes enfin dans un lieu connu ! Alléluia ! Maintenant, je savais où aller. Nous marchions donc vers la sortie qui était encore à quelques minutes quand :

« Hé ! Scorp’ ! »

Gabriel sortit de l’ombre.

« Mais vous faites quoi ? Jake va arriver et vous êtes pas encore planquer ! »

Je levais les yeux au ciel.

« Jake est entrain de dormir dans les fins fond des cachots. »

« Comment ça ? » demanda une autre voix.

Cette fois-ci, c’était David qui était sorti de sa cachette. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai comme l’impression qu’il allait falloir que j’explique tout depuis le début, or c’était pas vraiment le moment.

« Scorp ? »

« J’ai fait ce que j’aurais du faire depuis un bail ! Mais j’vous raconterais tout ça plus tard. Je ramène Daphné chez les Serdaigles. »

Par miracle, ils furent d’accord !

« Bon bah… Bye Daphné ! » fit David en embarquant Gabriel avec lui. « Nous on va chercher… Enfin bref ! »

Ouais c’est ça ! Bref !
Ils disparurent au détour d’un couloir…

Daphné et moi reprîmes donc notre chemin en direction de la sortie des cachots qui se fit sans encombre d’ailleurs. Nous n’avions encore croisé personne. Et c’était tant mieux.
Par contre, dans les étages supérieurs, c’était une autre histoire. Les profs et Rusard faisaient leurs rondes comme tous les soirs. Il était plus tôt que je ne le pensais car ils arrêtaient toute ronde à minuit. En même temps, je n’avais pas l’heure sur moi, donc je ne pouvais pas trop dire l’heure qu’il était. Bref ! Tout ça pour dire que Daphné et moi étions obligé de nous cacher ou de trouver un autre chemin pour aller jusqu’à la salle commune des Serdaigles qui s’avéraient être la plus haute dans le château. Donc, bonjour les étages à monter. Mais bon, il était hors de question que je la laisse toute seule. J’allais l’accompagné jusqu’au portrait et partirais une fois que le portrait serait fermé. Mais même le fait de la laisser seule dans sa salle commune, ça m’irritait. Bah ouais quoi ? Qui aurait la conscience tranquille dans ces moments là ? Enfin bon.

Nous arrivâmes enfin devant la salle commune de Miss Pipelette (bien qu’elle ne soit pas vraiment bavarde en ce moment). Ce fut Daphné qui rompit le silence qui nous avait suivit tout le long du chemin.

« Scorpius je…suis désolée de ce qu’il s’est passé. J’aurais dû savoir que ce crétin tenterait quelque chose. »

Je secouais la tête. Malheureusement pour elle, Jake pouvait être aussi imprévisible que le vent (oh oh ! V’la que je philosophe moi !). Donc elle n’avait pas vraiment de quoi être désolée. C’était plutôt à lui de l’être.

« J’ai vraiment été stupide. »

Ah mais… Mais noooon ! Roooh ! Pourquoi est-ce que toutes les filles pensaient de cette façon, hein ?
Je pris son menton entre mes doigts et lui levais la tête afin de pouvoir la regarder dans les yeux.

« Le plus stupide dans cette histoire, c’est pas toi. J’aurais du prévoir qu’un truc dans le genre arriverait et ne pas accepter d’ouvrir cette porte quand tu me l’as demandé. »

Mais ça ne faisait pas de moi le plus stupide de l’histoire ! C’était l’autre tâche qui allait dormir jusqu’à la fin de temps s’il continuait ses conneries.
Je posais mes lèvres sur les siennes. Je ne pouvais malheureusement pas m’en empêcher. Je savais que ce n’était pas vraiment le moment, mais bon. Après tout, n’étais-je pas sans foi ni loi ?

J'étais toujours furieuse contre moi. Et encore plus contre l'autre abrutis. Sur mon honneur, la prochaine fois que je le recroisais, serpentard ou pas, il allait passer un sale quart d'heure.

- Le plus stupide dans cette histoire, c’est pas toi.J’aurais du prévoir qu’un truc dans le genre arriverait et ne pasaccepter d’ouvrir cette porte quand tu me l’as demandé.

C'est sûr... Enfin ce qui était fait était...fait x) J'étais maintenant calmée. Après tout je n'allais pas non plus rester à me morfondre jusqu'à la fin des temps. Non, dès que j'aurais mis une bonne raclée à Jake cette histoire pourrait être définitivement enterrée. Bien que Scorpius ait déjà bien avancé dans cette direction.
D'ailleurs celui-ci profita de l'instant pour m'embrasser à nouveau. Et à nouveau un délicieux frisson me parcouru le dos. Je devais être un peu schyzo. Forcément, sinon comment expliquer le fait que je sois en train de pleurer à un moment et de sauter me ruer faire un simple bisou à mon copain l'instant d'après?
Osef, j'en avais simplement envie et je le faisais. A croire que le blond avait déteint sur moi.
Sans me préoccuper de sa réaction, j'emmêlais mes doigts dans ses cheveux si soignés, appuyant mes lèvres contre les siennes, laissant nos langues caresser dans un doux ballet. Notre étreinte se fit de plus en plus fiévreuse. Mon autre main se glissa sous sa chemise. Je me rendis compte qu'après toutes ces émotions je n'en éprouvais plus qu'une : je le voulais. J'avais soif de ses lèvres, faim de sa peau... Après quelques pas incertains, mon dos se heurta à un mur. Ce ne fut pas le cas de mon envie. Pourtant je me forcais à m'écarter, le souffle quelque peu haletant.

- Wouahouh... fut tout ce que je pus dire.

Il n'y avait pas à dire : il me faisait de l'effet!